Les élections de mi-mandat étaient le principal événement politique aux Etats-Unis en 2022. Alors que les sondages d’opinion donnaient les républicains vainqueurs lors de ce scrutin, les résultats ont finalement conforté la présidence de Joe Biden, même si le GOP a réussi tout de même à arracher la majorité à la Chambre des représentants.
La vague rouge des républicains n’a finalement pas eu lieu. Alors que les experts et sondages d’opinion s’attendaient à une victoire des républicains aux deux chambres du Congrès, les résultats du scrutin ont déçu les partisans du GOP, puisque les démocrates ont préservé leur majorité à la chambre haute du Congrès.
Ces résultats confortent la position du président américain, dont la côte d’approbation oscillait autour de 43% avant le scrutin. Biden était aussi largement décrié à cause de sa gestion de l’économie, puisque le pays fait face à un niveau record de l’inflation jamais atteint en quatre décennies.
Si les républicains aspiraient à décrocher la majorité aux deux chambres du Congrès dans leur tentative de reprendre la Maison Blanche lors des élections présidentielles de 2024, ils doivent désormais se contenter d’une maigre majorité à la Chambre des représentants. Un résultat qui demeure en-deçà des attentes du GOP.
Historiquement, le parti du président a souvent de mauvais résultats aux élections de mi-mandat. Mais la donne a changé lors du scrutin de 2022, avec les démocrates préservant leur majorité au Sénat.
En décrochant la majorité à la chambre des représentants, les républicains peuvent toutefois déterminer l’agenda de la chambre basse du Congrès pour les deux prochaines années.
Les deux partis devront ainsi cohabiter au Congrès.
Biden a affirmé qu’il était prêt à travailler avec les républicains, devenus majoritaire à la Chambre des représentants, notant, toutefois, qu’il ne va soutenir aucune proposition républicaine qui aggraverait l’inflation.
Plusieurs analystes ont estimé que ce scrutin était un véritable test pour la démocratie américaine, dans le contexte d’une situation économique marquée par une inflation galopante. En effet, l’inflation et la cherté de la vie étaient les principales préoccupations des électeurs américains lors des élections de mi-mandat.
Le scrutin a été marqué aussi par l’élection de plusieurs femmes à des postes de responsabilité au niveau de l’État et au niveau fédéral pour la première fois.
La républicaine Katie Britt, soutenue par l’ancien président Donald Trump, est devenue la première femme membre du Sénat de l’Alabama, tandis que les électeurs du Massachusetts et de l’Arkansas ont envoyé des femmes au poste de gouverneur pour la première fois de l’histoire.
La démocrate Maura Healey est devenue la première femme gouverneur du Massachusetts, alors que la républicaine Sarah Huckabee Sanders, l’ancienne porte-parole de la Maison Blanche sous l’administration Trump, sera la première femme gouverneur de l’Arkansas.
De son côté, la démocrate Summer Lee est devenue la première femme noire élue au Congrès représentant la Pennsylvanie.
Pour sa part, la républicaine Anna Paulina Luna, une vétéran de l’US Air Force, est devenue la première femme mexico-américaine de l’Etat de Floride qui siègera au Congrès.
La démocrate Aruna Miller est la première américaine d’origine asiatique qui accède au poste de gouverneur adjoint dans l’État du Maryland, tandis que la démocrate Kathy Hochul sera la première femme élue gouverneur de l’État de New York.
Plusieurs candidats afro-américains ont également marqué l’histoire lors des élections de mi-mandat aux Etats-Unis.
Ainsi le démocrate Wes Moore a été élu gouverneur de l’Etat du Maryland, près de la capitale Washington, devenant ainsi le premier afro-américain à occuper ce poste.
De son côté, le démocrate afro-latino Maxwell Frost, âgé de 25 ans, est devenu le plus jeune congressman de l’histoire des Etats-Unis.
Dans le Maryland également, le démocrate Anthony Brown a été élu premier procureur général noir de l’État, tandis que la démocrate Andrea Campbell du Massachusetts est désormais la première femme noire à être élue procureur général dans l’histoire de l’État.
Pour de nombreuses communautés noires, la représentation politique est un catalyseur de progrès en matière d’égalité raciale et de responsabilisation des institutions gouvernementales.
Ces résultats confirment la hausse de la représentation de la communauté afro-américaine au sein du parlement et des postes de responsabilité au cours de la dernière décennie.
Hakeem Jeffries a été élu chef des démocrates à la Chambre américaine des représentants, succédant à Nancy Pelosi, une figure emblématique du parti.
Jeffries devient ainsi le premier homme noir à diriger un parti au Congrès des Etats-Unis.
Autre fait marquant, l’annonce par l’ancien locataire de la Maison Blanche, Donald Trump, de sa candidature aux présidentielles de 2024.
L’annonce semble diviser le GOP entre partisans du retour de Trump et une autre aile du parti qui estime qu’il est temps de tourner la page et de soutenir un autre candidat.
A cet égard, le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, bénéficie de plus en plus du soutien des partisans du GOP pour se porter candidat aux élections présidentielles.
DeSantis, qui a été réélu à son poste de gouverneur lors des élections de mi-mandat, devance même l’ancien président Donald Trump aux derniers sondages dans une potentielle primaire présidentielle du Grand Old Party.
Du côté des démocrates, une deuxième candidature de Biden ne bénéficie pas d’un soutien total au sein du parti. Beaucoup estiment que l’âge de l’actuel président (80 ans) est un obstacle à une potentielle candidature.
Les élections de mi-mandat ont ainsi constitué un tournant politique au pays nord-américain, qui permet aux démocrates de respirer et de préparer paisiblement les présidentielles de 2024, même si la majorité des républicains à la Chambre des représentants risque de bouleverser l’agenda législatif du président Biden.