samedi 27 avril 2024

Oscars : « Anatomie d’une chute », Barbie », « Oppenheimer »… Les enjeux de cette cérémonie

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C’est la dernière ligne droite. Après des mois de suspense, on va enfin savoir ce dimanche si Anatomie d’une chute va être couronné aux Oscars. Bien des Français sont à fond derrière la réalisatrice, mais le film de Justine Triet n’est pas le seul à être faire monter la pression en mettant les nerfs des cinéphiles à rude épreuve.

Les équipes d’Oppenheimer de Christopher Nolan, La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer, La Salle des profs d’Ilker Çatak et même Barbie de Greta Gerwig, pourtant un brin boudé par les votants, sont aussi sur les starting-blocks. Il est temps de passer en revue les forces en présence avant la cérémonie qui sera diffusée nuitamment sur Canal+ ce dimanche.

  « Anatomie » chérie

Depuis que Justine Triet a reçu la Palme d’or pour Anatomie d’une chute, on n’arrête pas de parler de la réalisatrice et de son œuvre qui a attiré plus d’un 1,5 million de spectateurs dans les salles françaises. Si la France n’a pas souhaité que le film la représente pour concourir au trophée international, ce thriller est nommé dans cinq catégories car sa sortie aux États-Unis lui a permis de postuler face à des concurrents redoutables comme Oppenheimer ou La Zone d’intérêt. On espère le voir repartir a minima avec une statuette pour le scénario.

   « Oppenheimer » le meilleur

Evidemment, on aimerait qu’Anatomie d’une chute renvoie Oppenheimer bredouille avec sa bombe et son chapeau. Mais il faut rester réaliste. Le biopic de Christopher Nolan a été beaucoup vu et apprécié par les Américains qui auront évidemment fort envie de soutenir un film bien de chez eux et de grande qualité par-dessus le marché. Pour ce qui concerne la réalisation, Christopher Nolan a toutes ses chances et ses treize nominations lui font dominer la compétition. A moins que Martin Scorsese, nommé dix fois pour Killers Of The Flower Moon, enquête sur des meurtres d’Amérindiens au début du XXe siècle, ne lui fasse soudainement de l’ombre.

   Et « Barbie » aussi

Avec ses huit nominations, Barbie peut garder la tête haute sur ses hauts talons. Bien que la réalisatrice Greta Gerwig et l’actrice principale Margot Robbie aient été oubliées, ce conte féministe devrait repartir avec (au moins) deux statuettes. Ryan Gosling (meilleur second rôle) et la chanson I’m Just Ken, qu’il va aussi chanter sur scène, sont bien placés. Le trophée du meilleur film qui récompense les producteurs n’est pas à exclure non plus pour ce carton au box-office international.

   « La Zone d’intérêt » s’il vous plaît

Le film de Jonathan Glazer sur la vie quotidienne du commandant d’un camp de concentration nazi a été très remarqué à Cannes où il a été récompensé. Fait exceptionnel, il est nommé à la fois dans la catégorie Meilleur film et Meilleur film international. Cette œuvre esthétique et très dure a de sérieuses probabilités d’obtenir la statuette dans la seconde catégorie. On verrait cependant bien le puissant La Salle des profs créer la surprise avec son enquête passionnante sur des vols dans un collège.

   Actrices et acteurs à l’honneur

« Sandra Hüller forever ! » a-t-on envie de dire avec une pointe de partialité tant la comédienne allemande est merveilleuse dans Anatomie d’une chute en femme soupçonnée d’avoir tué son mari. La compétition est de taille avec Pauvres créatures féroces (11 nominations) de Yórgos Lánthimos où Emma Stone est sublime dans la peau d’une femme enfant. Dans la cour des messieurs, Cillian Murphy part grand favori dans le rôle-titre d’Oppenheimer. A titre personnel, on a un faible pour Paul Giamatti dans Winterbreak d’Alexander Payne mais ce n’est pas vraiment bien parti pour lui.

Il reste donc de belles possibilités de suspense et de rebondissements pour la cérémonie. Seul Le Garçon et le héron d’Hayao Miyazaki semble assuré de gagner dans la catégorie animation. On mange le chapeau d’Oppenheimer si ce n’est pas le cas. Alors, croisons les doigts pour Anatomie d’une chute et rendez-vous lundi matin (décalage horaire hollywoodien oblige) pour faire le point.

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