dimanche 19 mai 2024

Chems Eddoha Ataa-Allah: Retour aux Racines!

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C’est à la galerie nationale Bab Rouah que l’artiste Chems Eddoha Ataa-Allah nous a dévoilé une étonnante,  innovante et nouvelle facette de son oeuvre. Une exposition, organisée par le ministère de la Culture et de la Communication, à ne pas rater du 4 au 17  janvier 2019..

Chems Eddoha Ataa-Allah est l’une des figures inclassables  de la scène artistique nationale. Née à Ksar El Kebir, issue d’une famille ouverte sur le souffle de la modernité, elle s’inscrit à l’école des Beaux Arts de Tétouan en 1956 à l’insu de ses parents. Première femme marocaine à suivre ce cursus, clôturé par un diplôme, il dévore les  cours des professeurs espagnols au temps du directeur Mariano Bertuchi, ainsi que ceux des autres enseignants sous la direction de Mohamed Sarghini, premier directeur marocain  de l’institution du nord. Quatre ans après, elle expose à Larache en 1960.  Premier accrochage, première réussite avec pas moins de 28 œuvres acquises par les amateurs et autres collectionneurs. Généreuse, Chems Eddoha offre sa cagnotte aux victimes du tremblement de terre qui a anéanti la ville d’Agadir.

Une fois marié avec l’ancien ministre du travail et de l’information, grand intellectuel devant l’éternel, Mohamed Larbi Khattabi, Chems Eddoha délaisse momentanément sa palette pour s’occuper de son foyer et de ses enfants. Mais continue de cultiver son jardin intimes avec des recherches et des créations qui ne cessent de se renouveler. Et d’exposer au Maroc et ailleurs, Suisse, Espagne….

Sa palette originale plonge dans les réminiscences de l’enfance. Elle croque, esquisse, dessine, peint un monde qui risque la disparition. Et c’est tout l’univers traditionnel du nord du pays qui est révélé, sauvegardé avec ses traditions, costumes, musiques…Bref tout un art de vivre.  Maîtrisant diverse techniques, l’huile, le pastel, l’aquarelle…elle reste l’une des pionnières à utiliser le pointillisme avec lequel elle réussit à représenter les plus infimes détails avec une précision étonnante.

La Nature..naturellement !

 Ecolo dans l’âme, ne  s’occupe t-elle pas religieusement et personnellement de son jardin ? Après une ballade dans une foret aux alentours de Kénitra  en compagnie du peintre et critique Chafik Ezzougari  elle observe attentivement des arbres, prenne des photos. A partir de ce moment, enfermée dans son atelier, elle travaille sur cette nouvelle thématique célébrant l’unicité de l’homme et de la nature. A coup de l’encre de chine, qu’elle manie avec maestria, elle nous propose des figures mêlant êtres humains, arbres, avec racines, trônes et branches, ainsi que des animaux dont des   perroquets ou des  hiboux. Une nature malmenée et des œuvre hantées par des   êtres hybrides mi réels mi imaginaires. Des monstres chers à l’iconographie chrétienne du Moyen Age et aux contes populaires marocains.

Pétillante, lumineuse, élégante et coquette,   avec son tailleur et ses talons aiguilles, Chems Eddoha Atta-Allah à consacré une grande partie de sa vie à défendre    la cause féminine. Avec cette nouvelle exposition, elle milite,    à coup de pinceaux, pour la cause qui préoccupe l’humanité d’aujourd’hui, l’écologie et le sort de la terre mère. Vivement une nouvelle expérience !


 

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