samedi 27 avril 2024

Bruxelles : Focus sur les avancées du Maroc dans la promotion de la culture amazighe

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Les avancées réalisées par le Maroc en matière de préservation et de promotion de la culture et de la langue amazighes ont été mis en avant, dimanche à Bruxelles, à l’occasion de la célébration du Nouvel An Amazigh comme jour férié national.

Lors d’une rencontre organisée par l’ambassade du Maroc auprès du Royaume de Belgique et du Grand-Duché de Luxembourg, Driss Khrouz, professeur à l’Université Mohammed V à Rabat, et Meftaha Ameur, directrice de recherche à l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), ont passé en revue les acquis en termes de renforcement et de promotion de la composante amazighe de la culture marocaine et l’état des lieux de l’officialisation de la langue amazighe.

Les intervenants ont souligné la forte symbolique de l’instauration d’ »Yd’Ennayer » comme fête nationale, ce qui constitue une reconnaissance de la place essentielle de la culture amazighe en tant que composante de l’identité nationale, relevant que la célébration de ce Nouvel an offre l’opportunité de faire le point sur le chemin parcouru sur la voie de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe.

Dans une allocution à cette occasion, l’ambassadeur du Maroc auprès du Royaume de Belgique et du Grand-Duché de Luxembourg, Mohamed Ameur, a souligné que la célébration cette année du Nouvel an amazigh est marquée par la décision de SM le Roi Mohammed VI d’instaurer le 14 janvier comme jour férié payé et comme jour de fête nationale pour tous les Marocains, là où ils se trouvent.

Cette décision historique démontre, encore une fois, l’attention bienveillante que le Souverain ne cesse de porter à la langue et à la culture amazighes depuis Son accession au trône de ses glorieux ancêtres, a-t-il indiqué, mettant l’accent sur le discours fondateur prononcé par SM le Roi à Ajdir en 2001, qui a consacré la place de la langue amazighe comme composante fondamentale de l’identité culturelle plurielle du Maroc.

« Aujourd’hui nous célébrons l’apport considérable de l’amazighité dans le façonnement et la consolidation de l’unité nationale, ainsi que le caractère pluriel de l’identité nationale marocaine », a dit M. Ameur.

De son côté, M. Khrouz, ancien directeur de la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc, a passé en revue les faits historiques sur la présence de la langue amazighe au Maroc depuis plus de 30 siècles et les mécanismes sociétaux et culturels qui lui ont permis de perdurer jusqu’à nos jours, notant que la célébration du 14 janvier est l’aboutissement d’un long processus de sauvegarde, de renforcement et de promotion de la langue et de la culture amazighes.

La langue amazighe est un patrimoine commun et une composante essentielle de l’identité culturelle de tous les Marocains, quelle que soit leur langue d’expression, a-t-il fait remarquer, notant qu’il appartient à tous de s’approprier cette langue, de l’apprendre, de la travailler et de la faire vivre.

M. Khrouz a également mis en avant l’étape cruciale de l’officialisation de la langue amazighe dans la Constitution de 2011, qui a ouvert la voie à la promotion de cette langue notamment dans l’administration, l’enseignement et les médias, stimulant par la même occasion les travaux de recherche, de renforcement et de modernisation de cette langue initiés notamment depuis la création de l’IRCAM en 2001.

Pour sa part, Mme Meftaha Ameur a estimé que la célébration du Nouvel an amazigh est une célébration d’un Maroc pluriel, riche de ses différents affluents tout en étant uni autour de ses fondamentaux, ajoutant que la reconnaissance de la diversité linguistique et culturelle constitue l’un des chantiers principaux du Maroc moderne et démocratique, aux côtés d’autres chantiers comme la réforme du Code de la famille ou la consolidation de l’Etat social.

Elle a ensuite abordé l’état des lieux notamment des recherches scientifiques sur la langue amazighe, de la codification et de la généralisation de l’utilisation du tifinagh, de l’introduction progressive de cette langue dans l’éducation nationale et l’enseignement supérieur, soulignant que des progrès considérables ont été réalisés dans ce domaine.

Mme Meftaha Ameur a en outre souligné l’importance d’œuvrer pour l’intellectualisation de la langue et de la culture amazighes afin de les faire sortir du seul cadre patrimonial ou folklorique, ce qui nécessite, selon elle, l’adhésion de l’ensemble des Marocains autour d’une composante essentielle de leur identité.

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