samedi 27 avril 2024

Pollution céleste : les constellations de satellites menacent la recherche scientifique et la protection de la Terre

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C’est un travail de 18 mois qui vient d’aboutir. L’Union astronomique internationale (UAI) vient de publier ses recommandations pour préserver le ciel face à l’afflux de satellites en orbite, qu’ils jugent dangereux par leur impact sur l’astronomie.

Protéger le ciel sombre. Le document provient du Centre for the Protection of the Dark and Quiet Sky from Satellite Constellation Interference (CPS) de l’ et de la National Space Foundation (NSF). Il détaille les effets néfastes pour le ciel des constellations de satellites, de sorte à servir de base pour tout cri d’alerte des scientifiques dans le monde. Outre les , ont participé à sa rédaction des industriels et des conseillers politiques.

   Effets de tous genres

Le rapport documente les différents effets de la  associée au passage d’un satellite réfléchissant la lumière du Soleil dans un ciel . Pour rappel, selon sa brillance, son passage dans le champ d’un télescope peut plus ou moins fatalement nuire aux observations des étoiles et autres objets. Cela impacte d’ailleurs non seulement les observatoires au sol, mais aussi Hubble !

Sont également mentionnés les risques d’interférences avec les observations en radioastronomie. Le CPS alerte aussi sur les risques pour la relation de l’Humanité avec le ciel, si on le voit toujours plus traversé par des objets artificiels.

    Des recommandations pour une meilleure résilience, et pour limiter les dégâts

En cas d’inaction, le rapport alerte sur une transformation de notre vision des étoiles à force de voir, mais sans aide, de nombreux satellites traverser notre ciel. Il conclut aussi qu’en plus d’une gêne généralisée des observations optiques ou radio, la pollution céleste nuira à la protection planétaire car les  ou  croisant la trajectoire de la Terre seraient encore plus difficiles à voir et à positionner. Le CPS présente ses recommandations :

  • la mise en place de politiques nationales et internationales pour préserver la qualité des observations scientifiques et du ciel, en limitant par exemple la  des satellites en  basse de sorte à être invisibles à l’ nu, en libérant l’orbite une fois la mission du satellite terminée, ou encore en préservant certains domaines de  pour la radioastronomie ;
  • une prise en compte de la brillance des satellites et de leurs  radio avant de donner tout  vert à leur mise en orbite ;
  • soutenir la communauté astronomique à faire face aux perturbations liées aux constellations de satellites ;
  • un travail commun entre l’industrie et les astronomes sur le design des satellites pour réduire les effets des perturbations, comme la NSF l’a déjà fait en accord avec SpaceX l’année dernière.

       Un bon timing ?

    Par chance, une partie des recommandations rejoint les lignes de bonne conduite concernant la fin de vie d’un satellite, comme l’équiper d’un kit de désorbitation, ou dans sa gestion de son environnement face à l’augmentation de débris spatiaux.

    Les recommandations de l’IAU pourront peut-être trouver un écho dans la rédaction des futures réglementations spatiales en cours d’écriture, comme une nouvelle version de la Loi française des opérations spatiales, de l’European Space Law, ou des règles de l’agence fédérale américaine de l’aviation, en charge des affaires spatiales.

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