dimanche 19 mai 2024

Azdine Hachimi Idrissi.. Les limbes incandescentes !

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Sous l’intitulé «poétique de l’espace», Azdine Hachimi Idrissi étale ses créations, du 6 au 25 décembre 2018, au bel Espace Expo de la Fondation Mohammed VI de Promotion des Œuvres Sociales de l’Education-Formation. Un détour dans le monde de Jules Verne ! 

En plasticien aguerri, professeur et infatigable militant de dame culture, Azdine Hachimi Idrissi nous a concocté un vernissage et une exposition dans les règles de l’art. La scénographie fut confiée à l’ami Mohamed Hafidi, artiste peintre, sculpteur, designer, architecte d’intérieur, infographiste et scénographe plasticien. Ainsi on peut admirer les œuvres, avec des lumières adéquates, dans un agencement cohérent. Elles égaient l’espace sans l’alourdir.

On circule rencontrant des connaissances, renouant le contact avec des amis perdus de vue depuis des lustres. Les vernissages ça sert aussi à ça ! Les petits plats sont mis dans les grands, les couleurs des jus se reflètent sur celles des œuvres ! Et on déambule, une belle plaquette à la main. Un catalogue qui restera comme trace ineffaçable après la fin de l’accrochage. On y lit une brève bio de l’artiste avec sa photo, des textes critiques d’éminentes plumes à l’instar de Khalil Hachimi Idrissi, le frangin complice, écrivain et poète, du critique Abderrahman Benhamza et de Mohammed Chiguer, chercheur en esthétique sans oublier le bref et non moins profond témoignage de l’artiste peintre Mohamed Krich.

La tête dans la lune !

A regarder les diverses toiles, de formats et tons différents, mais avec la même thématique, on est ébloui, fasciné et dérouté par le monde de l’artiste. Un imaginaire fertile questionnant l’Espace dans son infinité et sa splendeur. On rêve ! On pense aux connaissances ayant nourri notre imaginaire d’enfant et d’adolescent : « Al Bourak et al israa wa al miaaraj», l’une des rares incursions de l’imaginaire dans le texte coranique comme le nota le regretté Jamal Eddine Bencheikh, Jules Verne, le cinéma avec l’Odyssée de l’espace, la bande dessinée Tintin, Méliès et son voyage dans la lune…et les nouveaux jeux vidéos, les images en trois D…Le virtuel qui rejoint la réalité ou vis versa ! Les toiles et leurs étoiles  portent des numéros et pas de titres. Des techniques mixtes de plusieurs formats où l’artiste étale ses tons chauds et chatoyants avec des signes identifiés renvoyant à la civilisation maghrébo-andalouse. Un cercle aux mille et un tons est omniprésent. S’agit-il de la lune, du soleil ou l’un des astres de l’infini sidéral ? Il se déplace à sa guise sur la surface des toiles nous guidant, à l’instar de la voie lactée, je ne sais vers quel pèlerinage ! L’œuvre retrouve son chemin, sa transcendance. Indéniablement elle reste hantée par un souffle à la fois soufi et spirituel. Aucun discours ne peut la réduire ni prétendre   l’expliquer. Les textes que contient la plaquette en font le tour et le détour, mais elle reste ouverte ? Admirons en silence !

Poétique de l’espace Du 6 au 25 décembre 2018 Espace Expo, avenue Allal Al fassi, Madinat Al Irfane, Hay Riad-Rabat

  Encadré :

Fragments de discours amoureux

«La peinture de Zdine Hachimi Idrissi est une authentique déflagration. Objets, couleurs, matières, formes sont projetés dans l’espace d’une manière à la fois ordonnée et hasardeuse. Cette explosion originelle ne doit naturellement rien à l’improvisation ni à l’approximation. L’on voit tout de suite que nous sommes face à un récit premier, une sorte de création du monde, qui très tôt inscrit dans son mouvement des éléments culturels qui identifient invariablement la culture marocaine. »

Khalil hachimi Idrissi

«Pour mener son travail, l’artiste met en train tout un spectre chromatique, donnant ici un effet tinctorial, là pastel, selon ce qui est ressenti et obtenu des mélanges colorés. Dans cet univers abstrait, vibrant de jets lyriques et à caractère paysagiste, que règle un secret équilibre des tons, et qu’on aime à regarder comme un ensemble de phénomènes naturels, un univers qui semble se mouvoir dans un rythme gigantesque, qui n’est pas forcement celui de la palette, l’artiste nous emmène dans une incommensurable contemplation du monde et de soi, mais aussi de l’inconnu, pour un éternel moment d’évasion sidérale. »

Abderrahmane Benhamza

 

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