vendredi 26 avril 2024

Italie: La sécheresse atteint des niveaux « alarmants »

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 La sécheresse en Italie a atteint des niveaux « alarmants », a signalé lundi l’une des plus importantes ONG environnementale dans la péninsule, précisant que la neige a diminué de 53 % dans les Alpes tandis que le bassin du Pô accuse un déficit de 61 %.

La nouvelle année démarre avec des signes inquiétants en termes d’événements climatiques extrêmes et de niveaux de sécheresse, souligne le directeur général de Legambiente, Giorgio Zampetti, appelant à un plan d’urgence pour la gestion des ressources hydriques de l’eau avant d’atteindre le point de non-retour.

Avec plus de 33 milliards de mètres cubes d’eau prélevés pour tous les usages chaque année, l’Italie est globalement un pays à stress hydrique moyen-élevé, selon l’OMS, puisqu’elle utilise 30 à 35% de ses ressources en eau renouvelables, avec une augmentation de 6 % tous les 10 ans.

Une tendance qui, conjuguée à l’urbanisation, à la pollution et aux effets du changement climatique, comme des sécheresses de plus en plus fréquentes et persistantes, « met à rude épreuve l’approvisionnement en eau de la péninsule », poursuit-il.

La tendance à la surchauffe s’accentue en Italie, où l’hiver a enregistré jusqu’à présent une température moyenne supérieure de 2,09 degrés à la moyenne historique, selon des données publiées récemment par l’Institut italien des sciences de l’atmosphère et du climat (ISAC).

La hausse des températures a même atteint 2,65 degrés dans le centre de l’Italie, valeur jamais enregistrée auparavant, fait savoir l’Institut, notant que 2022 a été l’année la plus chaude dans la péninsule avec une température moyenne supérieure à 1,15 degrés et une chute des précipitations de 30 % inférieure à la moyenne historique.

Le classement des années les plus chaudes des deux derniers siècles se concentre sur la dernière décennie et comprend, dans l’ordre après 2022, 2018, 2015, 2014, 2019 et 2020, indique l’ISAC, soulignant que le changement climatique s’est accompagné d’une tendance évidente à la tropicalisation, manifestée par une fréquence plus élevée d’événements violents, des décalages saisonniers, des précipitations courtes et intenses et le passage rapide de l’ensoleillement au mauvais temps, avec des températures importantes.

D’après la plus importante confédération agricole en Italie « Coldiretti », la pluie et la neige sont importantes pour étancher la soif des champs rendus arides par la sécheresse et rétablir l’approvisionnement en eau des terres, des réservoirs, des lacs, des rivières. « Les effets sont évidents dans les grands lacs ayant atteint des pourcentages de remplissage très bas, notamment le fleuve Pô, au nord du pays, qui est désormais à -3,1 mètres », signale-t-elle, évoquant, également, un faible potentiel hydrique stocké sous forme de neige dans les Alpes et les Apennins.

Si les pistes de ski du centre de l’Italie sont désertées avec de lourds dégâts pour l’économie locale, le manque de neige cette saison crée, en outre, des difficultés pour l’agriculture, poursuit Coldiretti, ajoutant que la chaleur anormale trompe les cultures par un faux printemps qui se préparent à la reprise végétative comme les noisettes, les pêches, les cerises, les abricots, les agrumes et les amandiers où les boutons floraux commencent à s’ouvrir hors saison.

L’Italie a connu 254 phénomènes météorologiques extrêmes au cours des dix premiers mois de 2022, soit 27 % de plus que sur l’ensemble de 2021.

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