vendredi 3 mai 2024

Officiel: Ferhat Mehenni proclame l’indépendance de la Kabylie

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L’annonce de l’indépendance de l’État kabyle a été faite, ce samedi à 18h57, heure de Kabylie, par Ferhat Mehenni devant le siège des Nations unies à New York.

La date, loin d’être anodine, coïncide avec la commémoration des printemps amazigh de 1980 et du printemps noir de 2001. Le choix de l’heure fait, quant à lui, référence à la bataille d’Icheriden, qui a eu lieu le 24 juin 1857 en Kabylie.

À l’entame de son allocution devant une immense foule, composée essentiellement de la diaspora kabyle établie en Amérique du Nord, le président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et du Gouvernement provisoire kabyle (Anavad) a affirmé que le temps est venu de «redonner naissance, de manière officielle et définitive, à l’État kabyle».

«Considérant l’illégalité de l’annexion de la Kabylie à l’Algérie française, qui n’est attestée par aucun acte de reddition ou de capitulation de la Kabylie, ni en 1857, ni en 1871. Considérant la guerre de libération de la Kabylie contre l’Algérie, menée de 1963 à 1965, et qui n’a donné lieu à aucun acte de capitulation ou de reddition de la Kabylie. Considérant la naissance du gouvernement provisoire kabyle le 1er juin 2010 et du journal officiel de l’Anavad. Considérant l’adoption consensuelle de l’hymne national kabyle. Considérant l’adoption de la constitution kabyle accueillie avec fierté par le peuple kabyle et la mise en circulation de la carte d’identité kabyle (…), je proclame, au nom du peuple kabyle, la renaissance pour l’éternité de l’État kabyle sur la scène nationale et internationale», a clamé Mehenni dans une déclaration solennelle, suivie d’un tonnerre d’applaudissements et de vivats.

«Je le dis et je le répète: quelle que soit la répression, la question kabyle ne se résoudra ni par la prison ni par l’armée algérienne», a-t-il complété.

Intervenant le 16 avril au siège de l’ONU à New York, lors de la 23ème session de l’instance permanente des Nations unies sur les questions autochtones, Ferhat Mehenni avait fait part de l’impératif d’intégrer la cause kabyle dans le processus onusien de décolonisation.

«Je propose qu’un groupe d’experts soit institutionnalisé au niveau de l’ONU et soit membre d’office de la quatrième commission chargée de la décolonisation. Il sera chargé de recevoir, étudier et éventuellement soutenir les demandes des peuples autochtones à inscrire leur territoire sur la liste des peuples à décoloniser, comme le réclame pacifiquement la Kabylie, pour elle-même par la voix du mouvement pour l’autodétermination, le MAK, et de l’Anavad, son gouvernement provisoire kabyle en exil», avait-t-il plaidé.

La proclamation de l’indépendance ou la renaissance de la Kabylie devant l’ONU est un acte fort, cherchant à internationaliser la cause kabyle et à faire pression sur le régime sénile des deux pantins favoris des marionnettistes militaires d’Alger. Cependant, il convient de questionner l’efficacité réelle d’une telle démarche. L’ONU, malgré son rôle de médiateur et de garant des droits de l’homme, est souvent limitée dans son action.

D’un point de vue politique, cette proclamation risque de raviver les tensions déjà vives en Algérie. Le régime militaire d’Alger, farouchement attaché à ce qu’il appelle « l’unité nationale », on n’en doute pas, ne restera pas indifférent à cette déclaration. Il est fort probable que cette initiative soit perçue une énième fois, comme une provocation, susceptible de déclencher une réaction ferme des autorités dictatoriales et des deux séniles du Muppets show made in Algeria.

Sur le plan international, l’indépendance de la Kabylie soulève des questions complexes. Les États membres de l’ONU sont généralement réticents à reconnaître des mouvements séparatistes, par crainte de susciter des velléités indépendantistes dans leurs propres territoires. Ainsi, même si le MAK parvient à attirer l’attention de la communauté internationale, il est peu probable qu’une reconnaissance formelle de l’indépendance kabyle soit immédiatement obtenue.

En somme, la proclamation de l’indépendance de la Kabylie devant le siège de l’ONU est un geste audacieux, mais dont les conséquences et les répercussions demeurent incertaines.

Cet événement met en lumière, en tout cas, les tensions persistantes autour de la question de l’autonomie régionale en Algérie et souligne la nécessité d’un dialogue constructif et pacifique pour parvenir à une résolution durable, ce que le régime militaire à l’Est de l’Éden ne reconnait pas.

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