jeudi 2 mai 2024

Afrique du Sud : Zuma qualifie Ramaphosa de «traître» et d’homme d’affaires «corrompu»

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L’ex-président sud-africain Jacob Zuma a qualifié, samedi à Johannesburg, son successeur, le président Cyril Ramaphosa, de «traître» et d’homme d’affaires «corrompu».

S’exprimant lors d’une conférence de presse organisée par sa Fondation dans la capitale économique du pays, Zuma s’est attaqué à plusieurs hauts responsables, particulièrement Ramaphosa et le juge en chef Raymond Zondo. «L’Administration actuelle semblait être capturée par des intérêts commerciaux mondiaux», a-t-il dit, critiquant Cyril Ramaphosa pour «de nombreuses allégations criminelles», notamment l’affaire «Farmgate» dans laquelle le Président est accusé d’avoir dissimulé le vol de millions de dollars en devise perpétré dans sa ferme Phala Phala à Limpopo.
«Je me demande souvent quelle aurait été la situation si j’avais été accusé d’avoir caché des millions de dollars sous des matelas. Je me demande ce qui se serait passé s’il s’agissait d’une allégation de Nkandla», a-t-il ironisé.
Et de lancer à l’adresse du pouvoir judicaire : «Ne tournons pas autour du pot à propos de la négligence du devoir constitutionnel qui accompagne l’abus du Bureau du président pour mener des affaires privées».
Zuma estime que «mener des affaires privées tout en occupant la haute fonction de Président de la République n’est rien d’autre que de la corruption, ce qui est incompatible avec la constitution».
« Cela, en soi, est inconstitutionnel et ceux qui applaudissent Ramaphosa pour cela commettent la transgression la plus dégoûtante», a-t-il dit.
Il a aussi blâmé le gouvernement actuel pour la crise économique et sociale dont s’engouffre l’Afrique du Sud, citant particulièrement les délestages électriques en cours, le chômage et la criminalité.
Mercredi, le procès pour corruption de l’ex-président sud-africain et de l’entreprise d’armement française «Thales» a été reporté au 30 janvier prochain devant la Haute Cour de Pietermaritzburg.
Zuma et l’entreprise Thales font face à des accusations de corruption, de blanchiment d’argent, d’évasion fiscale et de racket.

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