vendredi 17 mai 2024

«Essaouira, visages et paysages» s’expose en France

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Samedi 17 août 2019, la salle d’exposition de la mairie de Sauzon, Belle-Ile-en- Mer,  accueillait le vernissage de l’accrochage des œuvres, entre peintures et photos, des artistes   Filali Mostapha Filali  et El Houcine Baladi.  Zoom.

Depuis des années, au moins cinq fois, que le photographe souiri El Houcine Baladi expose à Belle-Ile-en-Mer. Cette année, il est accompagné par Filali Mostapha. Le vendredi 16 août a eu lieu le vernissage de l’exposition commune en présence des personnalités politiques et culturelle de Sauzon et alentours. Organisée avec le soutien du ministère e la culture marocain, de l’Association Essaouira Mogador et partenariat avec la mairie de Sauzon, « Essaouira, visages et paysages », curetée par Lena Guellec,  nous donne à voir deux expériences artistiques, deux parcours, deux facettes entre la photo et la peinture.

 Embellir la laideur du quotidien

El Houcine Baladi capte les moments furtifs de sa cité, Esaouira l’ensorceleuse. Faut voir ses clichés de nuit, ses chats…cette ambiance de clair-obscur unique ? Avec  cet accrochage, c’est l’humain qui est mis en relief. La vie et le vécu des « petits gens », des humbles, du peuple. Des vieux, des jeunes, des femmes…Chacun vaquant à ses occupations ou ennuis quotidiens. De lui, l’artiste d’Essaouira par excellence Houssein Miloudi, qui le connait mieux que personne écrit : « En 1999,à l’âge de 13 ans, ElHoucine Baladi fût remarqué par les responsables de l’Association  « Bayti »,alors qu’il vivait dans la rue. Très vite, ses dons pour la photo apparurent et il fût soutenu et encouragé dans cette voie. Depuis il n’a cessé de travailler, aiguisant son regard et améliorant sans cesse sa technique. Après plusieurs expositions personnelles et collectives, il participa en 2003 et 2004 au concours de photos d’art, organisé par la fondation « El legado Andalusi » dans le cadre du festival des Andalousies  Atlantiques et y remporta consécutivement le 1erprix, bénéficiant ainsi, d’un voyage en Andalousie.

Son œuvre porte l’empreinte des conditions difficiles de son enfance : les enfants de la rue, les démunis et la misère en sont les thèmes principaux. A travers ses clichés, il tente d’embellir la laideur du quotidien….N’est- ce pas, aussi, dans la souffrance que l’art prend son inspiration ? »

Une symbiose au Mellah

Essaouira reste l’exemple unique dans le monde arabo-musulman qui cultive et célébré la symbiose judéo-musulmane. L’amitié entre Mostapha Filali et Maurice en est l’un des exemples les plus saisissants. Né en 1964, Mostapgha Filali à vécu au Mellah d’Essaouira de 1977 à 2000. Le quartier, après les départs successifs de ses habitants juifs, est squatté par les plus démunis. Délabré, en ruine, il fut le havre où l’artiste, dés ses 14 ans,  puise son inspiration au contact de son ami juif, Maurice.   « Celui ci peignait sur peaux de chèvres, tout en racontant des histoires, à son jeune voisin, lequel buvait ses paroles…Ainsi naquit leur amitié, se renforçant au fil du temps et des histoires…traditions et coutumes Juives..Histoire des Juifs du Maroc…anecdotes…nourrissant l’imaginaire de l’adolescent. » Peut-on lire dans la plaquette éditée à l’occasion de l’exposition.

Au fil des ans, sa palette s’émancipe et s’enrichit de personnages et autres univers souiri et berbère. Des peintures spontanées et hautement poétiques faisant de l’artiste l’un des peintres singuliers d’Essaouira et Dieu sait qu’ils sont nombreux.

« Essaouira, visages et paysages » Du 16 au 23 août 2019

Salle d’exposition de la mairie de Sauzon, Belle-Ile-en-Mer, France

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