samedi 4 mai 2024

Amnesty International appelle les autorités algériennes à mettre un terme aux restrictions « arbitraires » imposées aux associations

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L’ONG de défense des droits de l’Homme « Amnesty International » a appelé, jeudi, les autorités algériennes à mettre un terme aux restrictions imposées aux activités pacifiques des associations en abrogeant les lois actuelles et en élaborant d’autres conformes aux normes internationales.

Les autorités algériennes sont appelées « à abroger la loi 12-06 et à élaborer une nouvelle loi sur les associations qui soit conforme aux normes internationales applicables en matière des droits humains », a affirmé Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie dans un communiqué.

Les autorités « doivent également mettre fin à la pratique qui consiste à refuser d’accorder des agréments sans aucune justification écrite » et « cesser de restreindre arbitrairement les activités pacifiques des associations », a-t-elle encore souligné.

L’organisation de défense des droits humains a déploré le fait qu’en Algérie, au titre de cette législation relative associations, « quiconque souhaite créer une association doit obtenir l’autorisation préalable des autorités ».

Elle a fait savoir que cette législation stipule aussi que tout membre d’une association n’étant pas enregistrée ou ayant été suspendue ou dissoute par les autorités et continuant de mener des activités est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à six mois et d’une lourde amende.

En octobre, plusieurs ONG algériennes de défense des droits de l’Homme ont dénoncé cette loi sur les associations la qualifiant de « liberticide » et exigé son abrogation.

Neuf associations, parmi lesquelles la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) ou Femmes algériennes revendiquant leurs droits (Fard), ont proposé l’adoption d’un nouveau texte qui leur permettrait de ne plus devoir obtenir un agrément délivré par les autorités pour exercer leurs activités, et d’être dorénavant soumises à un « simple régime déclaratif ».

Ils ont aussi qualifié de « liberticide et scélérate » la loi encadrant le travail des associations, en vigueur depuis 2012, déplorant le fait que « l’agrément d’une association » dépend aujourd’hui du ressort exclusif de l’administration ».

Les défenseurs des droits de l’homme ont, à plusieurs reprises, dénoncé les harcèlements systématiques qui visent les associations et l’opposition, confrontées à un verrouillage médiatique sans précédent.

Ils s’élèvent contre les atteintes au droit d’association, de manifestation pacifique et à la liberté d’expression dans le pays.

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