jeudi 9 mai 2024

Afrique du Sud: le crime organisé suit les traces de la capture de l’État

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Le crime organisé qui prend des dimensions de plus en plus inquiétantes en Afrique du Sud peut devenir la prochaine crise de «capture de l’État», un phénomène qui a fragilisé les institutions publiques du pays durant la dernière décennie, a indiqué vendredi l’Autorité nationale des poursuites pénales (NPA).

«A mesure que le crime organisé devient plus sophistiqué, il lui faudrait de meilleures compétences en matière d’enquête et de poursuites», a déclaré la présidente du NPA, Shamila Batohi, dans une conférence de presse au Cap (1457 km de Pretoria).

Elle a ajouté que le véritable défi pour les services de police est d’appréhender les chefs de file de ces syndicats de crime, qui opèrent dans l’impunité, et pas seulement leurs subalternes.

Soulignant que la criminalité est favorisée par la corruption qui touche toutes les entités de l’État, la responsable a noté que la confiscation des avoirs est au centre de la stratégie de l’organisme visant à restituer les produits du crime.

Par ailleurs, Mme Batohi a fait savoir que le manque de compétences entrave les enquêtes sur les délits financiers menées par la police, notamment en matière de suivi du cheminement des transferts d’argent pour identifier les principaux acteurs.

En Afrique du Sud, la «capture de l’État» est un phénomène qui renvoie aux vastes détournements de fonds et de fraude opérés par des dirigeants politiques et des hommes d’affaires durant les deux mandats de l’ancien président Jacob Zuma.

Selon l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC), l’Afrique du Sud est aux prises avec une « crise existentielle » due à l’ampleur grandissante des réseaux criminels organisés qui sévissent dans le pays.

« La situation en Afrique du Sud ne cesse de s’aggraver, avec des scores de plus en plus élevés du crime organisé », a déclaré Jenni Irish-Qhobosheane, chercheuse au sein de l’organisation, rappelant qu’en 2022, l’Afrique du Sud a perdu plus de 26 milliards de dollars (500 milliards de rands) à cause de ce fléau.

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