vendredi 3 mai 2024

Que signifie la sortie du Maroc de la liste du GAFI?

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Le Groupe d’Action Financière (GAFI ) a décidé, à l’unanimité de ses membres, la sortie du Maroc du processus de surveillance renforcée, connu sous « liste grise », après évaluation de la conformité du dispositif national avec les normes internationales relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et ce, depuis l’adoption par le GAFI en février 2021, du plan d’action spécifique au Royaume du Maroc. Que signifie la sortie de cette liste grise pour le Maroc?

La sortie du Maroc la liste grise du GAFI signifie que le Royaume a été retiré de la liste des pays faisant l’objet d’un suivi accru par le Groupe d’action financière (GAFI) pour ses politiques et pratiques en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

La liste grise est une liste de surveillance qui identifie les pays qui ont des lacunes dans leur réglementation et leur mise en œuvre des mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Les pays sur la liste grise font l’objet d’une surveillance et de rapports réguliers pour s’assurer qu’ils prennent des mesures pour améliorer leurs politiques et pratiques en la matière.

Les recommandations du GAFI

Le GAFI a élaboré quarante recommandations qui offrent un ensemble complet de contre-mesures couvrant le système de justice pénale et l’application des lois, le système financier et sa réglementation ainsi que la coopération internationale. Elles ont été reconnues, ratifiées ou adoptées par de nombreux organismes internationaux. « Les recommandations ne sont ni complexes, ni difficiles, pas plus qu’elles n’entravent la liberté d’effectuer des transactions légitimes, ni ne menacent le développement économique« , indique le site officiel du GAFI.

Elles fixent des principes d’action et laissent aux pays une certaine marge de manœuvre dans l’application de ces principes en fonction de leurs circonstances particulières et de leur cadre constitutionnel. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une convention internationale contraignante, beaucoup de pays se sont engagés à lutter contre le blanchiment de capitaux en appliquant les quarante recommandations.

Élaborées initialement en 1990, les recommandations ont été révisées une première fois en 1996 pour tenir compte des changements de tendances en matière de blanchiment et pour anticiper d’éventuelles menaces futures. Plus récemment, le GAFI a achevé une révision et mise à jour approfondies des quarante recommandations (2003). Le GAFI a aussi rédigé quelques notes interprétatives qui sont destinées à clarifier l’application de certaines Recommandations et à fournir des indications complémentaires. Le GAFI a révisé les 40 et IX Recommandations. La révision des recommandations du GAFI a été adoptée en février 2012.

Que signifie le retrait su Maroc de la liste grise?

Lorsqu’un pays est retiré de la liste grise du GAFI, cela signifie qu’il a mis en place des mesures suffisantes pour remédier aux lacunes identifiées. Il s’agit d’une reconnaissance par le GAFI que le pays en question a amélioré sa capacité à prévenir et à combattre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cela peut également avoir un impact positif sur la réputation et l’attractivité du pays pour les investissements étrangers.

Un communiqué du Chef de gouvernement, publié ce vendredi 24 février, indique que la sortie du Maroc de la liste grise impactera positivement les notations souveraines et les notations des banques locales, tout comme elle renforcera l’image du Royaume et son positionnement lors des négociations avec les institutions financières internationales, ainsi que la confiance des investisseurs étrangers dans l’économie nationale.

Cela permettra également au Maroc de se représenter auprès des bailleurs de fonds bilatéraux qui refusent de financer les pays surveillés par le GAFI. Le Maroc réitère ainsi son engagement à poursuivre le renforcement du dispositif national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, conformément à l’évolution des normes internationales en la matière, et souligne que cet engagement revêt désormais un caractère stratégique et institutionnel visant la préservation du système financier national contre les dangers des crimes financiers.

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