samedi 20 avril 2024

L’inscription de l’Afrique du Sud sur la liste grise du GAFI reflète la défaillance du gouvernement

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L’inscription vendredi de l’Afrique du Sud par le Groupe d’action financière (GAFI) sur la liste grise des pays peu conformes aux normes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, reflète clairement la défaillance du gouvernement, ont indiqué les principaux partis d’opposition en Afrique du Sud.

« Il y a environ deux ans, l’Afrique du Sud a été avertie qu’elle devait s’assurer que les criminels financiers soient traduits en justice, en particulier les criminels impliqués dans le financement du terrorisme international et le blanchiment d’argent, mais très peu d’actions ont suivi », a déclaré le porte-parole du portefeuille des finances de l’Alliance démocratique (DA), Dion George.

Soulignant que cette situation était « aussi regrettable qu’inévitable », il a qualifié la décision du GAFI d’acte d’accusation accablant contre le système de justice pénale sud-africain et l’incapacité du gouvernement à lutter contre les crimes financiers.

« La liste grise fait courir un risque important à notre nation, car le reste du monde considère désormais les entreprises et les particuliers sud-africains comme des contreparties à haut risque dans les transactions internationales », a-t-il averti.

Même son de cloche chez « Action SA », qui a rappelé qu’en dépit de nombreux avertissements reçus par le gouvernement, il n’a pas agi dans le meilleur intérêt des Sud-africains.

Selon le directeur des politiques du parti, Johann Kriege, « les réformes visant à améliorer nos performances n’ont jamais été soutenues par le Congrès national africain (ANC au pouvoir) qui bénéficie très probablement de flux financiers illicites ».

Il a signalé, dans ce sens, que les entreprises locales seront désormais confrontées à davantage de difficultés qui vont nuire à leur croissance.

« Alors que le pays est déjà ravagé par la crise de l’électricité, ce dernier développement constitue un autre clou dans le cercueil de l’économie sud-africaine », a-t-il conclu.

Les observateurs s’attendent à ce que les conséquences de cette dégradation seraient lourdes pour l’économie du pays, déjà embourbée dans un ralentissement économique qui dure depuis plusieurs années.

Ainsi, le coût des affaires en Afrique du Sud devrait augmenter, entraînant une baisse des investissements étrangers. Les Sud-africains peuvent également trouver plus onéreux d’envoyer des fonds à l’étranger et d’effectuer des transactions avec des banques internationales.

Le groupe bancaire sud-africain Standard Bank a récemment mis en garde que cette décision risque d’exclure l’Afrique du Sud du système financier mondial. « Le fait d’être signalé par le GAFI conduirait certainement à l’inscription de l’Afrique du Sud sur la liste noire du Royaume-Uni et de l’Union européenne (UE), ce qui expulserait le pays du système financier mondial », a déclaré le directeur général du Groupe, Sim Tshabalala.

Cette décision, explique-t-il, portera inéluctablement atteinte à la réputation du pays et pourrait également entraîner des sorties de capitaux et de devises, rendre les emprunts plus chers et revoir à la hausse les coûts des transactions, de gestion administrative et de financement des banques.

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