lundi 20 mai 2024

La Terre se refroidissait-elle  naturellement avant le changement climatique ? Ou se réchauffait-elle ?

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Avant que les activités humaines ne fassent grimper les températures, notre planète était-elle déjà en train de se réchauffer naturellement ? Ou connaissait-elle une phase de refroidissement ? Les chercheurs sont dans le brouillard. Un brouillard important à lever pour prévoir ce que nous réserve le réchauffement climatique anthropique.

Dans le contexte de réchauffement anthropique, les modèles climatiques jouent un rôle crucial. Ils permettent de prévoir les changements à venir et d’imaginer des politiques qui permettraient de limiter leurs effets. Pour valider la précision de ces modèles, les chercheurs les mettent généralement à l’épreuve du passé. Leurs résultats doivent concorder avec les preuves trouvées sur le terrain. Mais c’est là, justement, que le bât blesse. Car les chercheurs ont en main, des preuves que les températures il y a 6 500 ans étaient plus chaudes que celles d’aujourd’hui. Alors que les modèles les annoncent plus fraiches. Une incohérence connue sous le nom d’énigme de la température de l’Holocène.

Pourtant, la période de l’Holocène est sans doute la période de l’histoire de la Terre sur laquelle les chercheurs disposent le plus d’informations. De nombreux travaux s’y sont intéressés. Des preuves provenant des océans, des lacs et d’autres sources naturelles semblent montrer un pic de température il y a environ 6 500 ans, puis un refroidissement jusqu’à ce que les humains commencent à brûler massivement des énergies fossiles. Les modèles climatiques, eux, montrent généralement des températures qui ont tendance à augmenter au cours de toute cette période. Ainsi, si les preuves sont bien interprétées, cela pourrait signifier que les forçages et les rétroactions climatiques qui peuvent amplifier le réchauffement climatique sont sous-représentés dans les modèles actuels. Si ce sont les modèles qui voient juste, les scientifiques vont devoir améliorer leur compréhension du signal de température dans les enregistrements paléoenvironnementaux.

Dans l’espoir d’enfin résoudre cette énigme, des chercheurs de l’université de l’Arizona (États-Unis) ont analysé les données paléoenvironnementales disponibles sur les 12 000 dernières années — le début de l’Holocène. Un défi, car il s’avère que si certaines régions avaient tendance à se réchauffer, d’autres, au contraire, se refroidissaient. Mais les chercheurs concluent qu’il y a environ 6 500 ans, la température moyenne mondiale était probablement plus chaude qu’aujourd’hui. Elle aurait ensuite bel et bien été suivie d’une tendance au refroidissement qui s’est terminée il y a 200 ans.

 
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