mercredi 8 mai 2024

COP27 en Egypte: pour des solutions à la mesure d’une crise climatique exacerbée

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Les Nations Unies ont tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises: Le monde est aux prises avec une crise climatique qui prend de l’ampleur au fil des années, qui met en danger le bien-être de l’humanité et qui risque, faute d’actions concrètes et urgentes, d’hypothéquer l’avenir de toute la planète.

C’est dans ce contexte marqué par des événements météorologiques extrêmes, une crise énergétique alimentée par le conflit en Ukraine et des promesses non-tenues en matière de lutte contre les émissions de carbone, que se tient du 6 au 18 novembre à Charm Cheikh en Egypte la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP27).

Dans un énième message alertant sur l’exacerbation de la crise climatique manifestée cette année par des inondations sans précédent notamment au Pakistan et aux Philippines et des incendies ravageurs en Californie et dans plusieurs parties en Europe, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a souligné que la COP27 devrait déposer un « acompte » sur les solutions climatiques qui répondent à l’ampleur du problème.

En 1992, lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, les pays ont convenu, en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), de “stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère pour empêcher toute interférence dangereuse de l’activité humaine sur le système climatique”.

Depuis 1994, date à laquelle le traité est entré en vigueur, l’ONU réunit chaque année presque tous les pays de la planète pour des sommets mondiaux sur le climat ou “COP”, au cours desquels les Etats membres ont négocié diverses extensions du traité initial pour établir des limites d’émissions juridiquement contraignantes, par exemple, le Protocole de Kyoto en 1997 et l’accord de Paris adopté en 2015, dans lequel tous les pays du monde sont convenus d’intensifier leurs efforts dans le but de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C au-dessus des températures préindustrielles et renforcer le financement de l’action pour le climat.

Lors de la dernière conférence des parties qui s’était tenue à Glasgow, un pacte climatique a été adopté, maintenant l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.

Selon les Nations Unies, des progrès ont été réalisés pour rendre l’accord de Paris pleinement opérationnel, en finalisant les détails de sa mise en œuvre pratique, également connue sous le nom de Règlement de Paris. Lors de la COP26, les pays ont convenu de prendre des engagements plus forts cette année, y compris des plans nationaux actualisés avec des objectifs plus ambitieux. Cependant, seuls 23 pays sur 193 ont soumis leurs plans à l’ONU jusqu’à présent, regrette l’organisation internationale.

Glasgow a également vu de nombreuses promesses faites concernant notamment les engagements concernant le net zéro, la protection des forêts et le financement climatique.

Selon sa présidence, la COP27 consistera à sortir des négociations et à “planifier la mise en œuvre” de toutes ces promesses, relève le service de presse de l’ONU, notant que l’Égypte a appelé à une action complète, opportune, inclusive et à grande échelle sur le terrain.

Selon des experts cités par ONU Info, outre l’examen de la mise en œuvre du Règlement de Paris, la conférence verra également des négociations sur certains points non réglés après le conclave de Glasgow. Parmi ces questions figurent le financement des “pertes et dommages” afin que les pays en première ligne de la crise puissent faire face aux conséquences du changement climatique qui vont au-delà de ce à quoi ils peuvent s’adapter, et la réalisation de la promesse de 100 milliards de dollars chaque année provenant du financement de l’adaptation, des pays développés vers les pays à faible revenu.

Toutes ces discussions ouvriront la voie au premier bilan mondial lors de la COP28, qui évaluera en 2023 les progrès collectifs mondiaux sur l’atténuation, l’adaptation et les moyens de mise en œuvre de l’Accord de Paris, fait savoir l’ONU.

Par ailleurs, le financement climatique sera à nouveau un thème central de la COP27, où les pays en développement lanceront un appel fort aux pays développés pour qu’ils assurent un soutien financier suffisant et adéquat, en particulier pour les plus vulnérables.

“Nous entendrons probablement beaucoup parler de la promesse annuelle de 100 milliards de dollars des pays développés qui n’est pas tenue. En 2009 à Copenhague, les pays riches se sont engagés à fournir ce financement, mais les rapports officiels montrent toujours que cet objectif n’est pas atteint. Les experts s’attendent à ce que la COP27 fasse enfin de cet engagement une réalité, en 2023”, a indiqué l’ONU.

À ce jour, il y a eu des discussions sur la création d’un fonds pour les pertes et dommages, mais rien de concret, indiquent des observateurs cités par le service de presse de l’ONU, ajoutant que des experts tels que le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme et le climat, Ian Fry, espèrent que la COP27 suscite un nouvel élan et « faire avancer les choses ».

“Il est temps que les grands pays, les principaux émetteurs, s’expriment et disent, ‘nous devons faire quelque chose, nous devons apporter une contribution à ces pays vulnérables' », souligne M. Fry.

Jusqu’à présent, plus de 30.000 personnes représentant des gouvernements, des entreprises, des ONG et des groupes de la société civile se sont inscrites pour assister à la grand-messe mondiale pour le climat en Egypte.

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