dimanche 28 avril 2024

Une approche renouvelée pour soustraire les familles au spectre de la mort

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Lareleve.ma-MAP

 

  L’effondrement, récemment à Casablanca, d’une maison qui a couté la vie à cinq personnes, a constitué un événement dramatique qui a rappelé à l’esprit des Marocains les accumulations de plusieurs décennies de souffrances et de catastrophes liées à ce type d’immeubles où des ménages vivent tels un condamné à mort qui attend l’exécution de sa peine.

 

  En dépit des programmes gouvernementaux et des financements réalisés ces dernières années totalisant un montant de 1,35 milliard de dhs pour la période 2003-2011 et profitant à 87,5 mille familles, ce phénomène n’a pas été traité de manière efficace et les habitants de ces immeubles sont constamment menacés d’être, à tout moment, ensevelis sous les décombres, comme c’était le cas dernièrement avec l’effondrement d’une maison située dans l’ancienne médina de Casablanca faisant 4 tués, et auparavant, à Meknès (en 2010) lorsque le minaret d’une mosquée s’est effondré au moment où les fidèles accomplissaient la prière du vendredi. 41 personnes ont péri dans cet effondrement.

 

  S’agissant des causes qui empêchent de résoudre ce phénomène, plusieurs témoignages recueillis par la MAP estiment qu’elles sont liées à la collecte de données qui ne tiennent pas compte de la diversité et des caractéristiques de chaque habitation endommagée, ce qui, par ricochet, rend difficile la possibilité de mettre en place une stratégie globale.

 

  Le manque de cadres compétents dans ce genre d’intervention et l’insuffisance des ressources financières permettant au Laboratoire Public d’Essais et d’Etudes (LPEE) de couvrir l’ensemble du territoire national, figurent aussi parmi ces causes.

 

  Pour le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, Nabil Benabdallah, cette situation est également liée aux difficultés d’intervention dans ces habitations qui sont des biens privés, ainsi qu’au fait que les approches adoptées pour traiter la problématique des immeubles menaçant ruine souffrent d’un manque au niveau de l’arsenal juridique (entretien, santé publique, sécurité routière).

 

  Dans une déclaration à la MAP, M. Benabdallah a relevé que les élus locaux ont un grand rô le à jouer pour traiter cette problématique, rappelant les attributions conférées par la Charte communale de 2009 aux présidents des conseils communaux notamment en matière de contrô le.

 

  La responsabilité reste évidemment partagée avec les autres intervenants dont le ministère, a-t-il ajouté.

 

  Pour transcender ces entraves liées, selon le ministre, à un vide juridique, M. Benabdallah a affirmé que le ministère a élaboré un projet de loi visant l’organisation de l’intervention dans les immeubles menaçant ruine, outre la création d’un fonds pour contribuer au financement des opérations d’intervention et à la détermination des responsabilités de chaque partie.

 

  Le ministre a également appelé à sensibiliser la population aux dangers de ce phénomène, à mieux fixer les priorités et à mobiliser toutes les parties, rappelant certaines mesures prises pour traiter la question des immeubles menaçant ruine, notamment le soutien financier accordé aux familles pour trouver un logement alternatif et la priorité donnée à ces ménages en vue de bénéficier du programme de l’habitat social.

 

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