dimanche 5 mai 2024

2011: l’année de la révolution musicale

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Imane Lahlou
  Un changement s’opère aussi dans la musique qui se drape de sonorité résolument électro, nettement moins classique. Tour d’horizon des révélations et autres déceptions de l’année.

  «Mais, j’ai l’impression que c’était hier !». Rassurez-moi, il vous arrive de vous dire ça aussi, étonnés par la logique imparable qui veut qu’une année soit composée de douze mois et une journée de vingt-quatre heures mais qui semblent, par la force de la relativité et du XXIe siècle, réduites de moitié ! Car oui, le 11 Septembre fête son 10e anniversaire, la mort de Michael Jackson remonte à trois ans, et Justin Bieber a déjà 17 ans. Surpris ? Je vous comprends. Le temps passe si vite que nous sommes nostalgiques du futur. «Et c’est le temps qui court, court, qui nous rend sérieux, la vie nous a rendus plus orgueilleux. Parce que le temps qui court, court, change les plaisirs et le manque d’amour nous fait vieillir», chantent Les Enfoirés. Loin des orgueils et préjugés, on se lasse de cette morne vie qui avance sans nous.

 

  On s’attache à s’y perdre, mais ne nous perdons pas dans les méandres de ce temps qui file. Pour cela un remède miracle: la passion. Celle qui nourrit l’âme et anime le cœur. Qu’on me condamne au kitch, je l’assume. L’an 2011 touche à sa fin, il est donc temps de sortir LA liste. Vous savez ? Cette liste annuelle de bonnes résolutions, mise à jour chaque décennie vu la rigueur qu’on met à la réaliser. Evidemment, cette année ça sera différent ! Non pas parce que nous nous forcerons à plus de détermination, mais nous aurons au moins le bon prétexte à sortir quand s’animera l’auto-conscience, et de répondre par du Oscar Wilde qui disait: «La fatalité veut que l’on prenne toujours les bonnes résolutions trop tard». Impénétrables sont les voix d’Oscar !

 

  Dans la sphère musicale, la passion a laissé place à l’industrialisation massive du secteur. On parle de ventes, de croissance, on n’ose même parler de parts de marché. Heureusement, il reste encore une «niche» d’artistes qui ne vivent que pour les notes et mélodies. D’irréductibles artistes qui résistent encore et toujours à l’envahisseur capitaliste. Et comme depuis sa naissance, la musique (est-ce seulement possible ?) suit l’évolution de son époque, 2011 sera l’année de la révolution. Nous sommes aujourd’hui 7 012 356 965 personnes à désirer le changement, le réaliser et le vivre. Un changement qui s’opère aussi dans la musique qui se drape de sonorité résolument électro. A bas les instruments dits «classiques», sauf lorsqu’ils sont accompagnés d’un clavier électronique relié à un ordinateur super-performant. Non, non, ne nous braquons pas. Laissons faire la technologie qui s’incruste jusqu’à dans nos neurones.

 

    C’est une renaissance musicale, une nouvelle ère. Certains ont réussi la métamorphose quand d’autres ont juste dénaturé leur art et signé leurs condamnations à mort. L’époque est aussi aux découvertes de nouveaux talents. Il est tellement simple aujourd’hui de devenir célèbre que les petits génies ne se privent pas d’user et abuser de leurs charmes sur la toile pour attirer l’attention des mineurs à talents. Là encore qu’on ne crie pas à la vulgarisation de la musique ou encore au «musique à emporter». N’est-ce pas une heureuse opportunité pour tous ? Les talents sont découverts, les fans sont ravis et les gens de l’ombre qui amassent des sous aussi ! On ferme donc les yeux sur l’intrusion technologique, sur les pullulements de la toile, mais alors de quoi pourrions-nous nous révolter ? Peut-être pour la cause de ces artistes marocains qui ne courent pas les rues, qui ne scandent pas au scandale, qui n’ont pas (encore) le salaire de Bono et n’ont même pas la prétention pour ! Eux, au moins, n’ont pas vendu leur âme au diable. Et vous ?

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