vendredi 26 avril 2024

16ème Festival des Andalousies Atlantiques : La Diva Raymonde El Bidaouia illumine la scène de “Dar Souiri”

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Après une soirée d’ouverture grandiose et digne des promesses tenues par Essaouira, la Diva Raymonde El Bidaouia a donné rendez-vous, jeudi soir au-delà de minuit, à ses fans le temps d’un concert musical exceptionnel programmé dans le cadre de la 16ème édition du Festival des Andalousies Atlantiques.

Dans une ambiance festive et bon enfant, Raymonde « la Malkah » a choisi de se faire entourer par ses fidèles fans, des habitués décidés à ne rater pour rien au monde ce rendez-vous inédit « après-minuit » pour chanter et danser jusqu’à plus faim.

Lors de ces retrouvailles nocturnes rehaussées par la présence notamment du conseiller de Sa Majesté le Roi et président-fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, André Azoulay ainsi que d’autres personnalités, Raymonde El Bidaouia a convié un public aussi nombreux à prendre part à un périple tout aussi original qu’emblématique, le temps de le gratifier d’un florilège de chansons tirées d’un répertoire musical très riche et varié et ce, pour le bonheur de tous, notamment des mélomanes les plus exigeants. Un véritable moment de joie, d’émotions et de partage avec cette grande star confirmée à laquelle Essaouira a choisi avec bonheur d’identifier ses Andalousies.

Ce rendez-vous annuel unique du genre à l’échelle planétaire qui met côte-à-côte des musiciens et des chanteurs de confessions musulmane et juive, dans une convivialité inégalable, le temps de chanter ensemble et de jouer de la musique ensemble. Bref, de transmettre au monde depuis Essaouira, ce beau message universel de paix, de tolérance et de fraternité. Et ce n’est pas tout, puisque Raymonde El Bidaouia sera de retour sur la scène de cette nouvelle édition du Festival des Andalousies Atlantiques ce samedi à la clôture, pour une rencontre singulière et pleine de promesses entre deux monstres sacrés: « Raymonde El Bidaouia » et le grand maître « Ben Omar Ziani », icône incontestée et incarnation pionnière et emblématique de la musique judéo-arabe au Maroc et bien au-delà.

Le Maestro et la Malkah, tiennent à préciser les organisateurs, « nous feront l’offrande d’un concert improbable et inattendu mais qui fera date dans les annales de la musique marocaine », un de ces concerts dont Essaouira a le secret et qui donnera tout son sens à l’hommage qui sera rendu en ouverture à Cheikh Mouizo, le chantre engagé, exigeant et militant de toutes les causes et de toutes les fidélités qui ont jalonné la saga ou plutôt l’épopée fascinante et parfois contrastée du judaïsme marocain au cours du 20ème siècle.

Née Raymonde Cohen Abecassis à Casablanca en 1943, elle devient chanteuse professionnelle dans les années 70 et chanta le répertoire du malhoun et du châabi en gardant ses cheveux blonds, ce qui la distinguait des autres chanteuses de la même génération. Elle fit aussi une carrière remarquée comme actrice du cinéma et a transmis son talent à sa fille Yaël Abecassis, qui est à l’affiche actuellement dans des films internationaux.

Au menu de cette 16ème édition des Andalousies Atlantiques figurent 15 concerts d’anthologie dédiés à donner au patrimoine musical judéo-arabe ses lettres de noblesse, avec la mise à l’honneur des femmes, non pas par phénomène de mode mais parce qu’Essaouira a la bonne idée de faire miroir et écho à ces jeunes femmes, chaque année plus nombreuses à se réapproprier les répertoires les plus emblématiques de notre musique andalouse, du Chgouri ou du malhoun judéo-arabe.

Sont ainsi attendues à Essaouira, « Samia Ahmed » qui propose un voyage musical retraçant l’Histoire de l’Andalousie, « Asmae Lazrak » pour revisiter à sa façon les qsaïd qui incarnent depuis la nuit des temps ce malhoun judéo-arabe qui traverse les espaces et les générations pour « nous dire un hier qui nous aide à écrire au futur cette belle histoire marocaine » (au programme : Ana El Kaoui, Lalla Ghita Moulati, etc…).

Les festivaliers auront également à apprécier les prestations de « Dalila Meksoub » qui chantera, entre autres, « Line Monty », « Salim Halali », « Samy Al Maghribi », avec cerise sur le gâteau et en grande première, une qsida louant le Prophète Sidna Mohamed (PSL) sur un texte du grand poète juif, le Maâlem Ayouch Benmouyal Souiri. Sont aussi à l’affiche « Hanae Touk », « Tamar Bloch » et « Chaimae Imran » afin de rendre hommage à la grande pianiste « Hajja Ghita El Oufir » qui s’est éteinte depuis plusieurs années mais qui a profondément marqué depuis Rabat la scène maghrébine de la musique andalouse.

« Saga et épopée dont le point d’orgue et la conclusion cette année auront pour cadre la Zaouia Kadiriya qui ouvrira ses portes à tous pour une soirée longtemps espérée au fil d’un voyage hors du temps où se chanteront en arabe et en hébreu les qsaid les plus emblématiques de notre patrimoine Ala », ont fait savoir les organisateurs.

Le Festival des « Andalousies Atlantiques », c’est aussi des débats, dans le cadre de son Forum-Agora, et des expositions notamment avec Malika Demnati El Mansouri qui conviera les festivaliers à un accrochage à la thématique adéquate « Le vivre-ensemble ».

 

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