dimanche 19 mai 2024

Algérie: la planche à billets, un remède temporaire aux effets collatéraux potentiellement désastreux

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Le recours par l’Algérie à la planche à billets sera, au mieux, un remède temporaire aux effets collatéraux potentiellement désastreux, estime le quotidien français Le Monde dans son numéro daté de dimanche.

Dans un article consacré à l’adoption récemment par le parlement algérien d’un texte permettant au Trésor public d’emprunter à la banque centrale pendant cinq ans, la publication relève que la planche à billets ne réglera pas le problème-clé de l’économie algérienne, à savoir sa dépendance excessive aux hydrocarbures et son manque de diversification.

« Il est vrai que le pays est dans une mauvaise passe », fait observer l’auteur de l’article, notant qu’il est frappé par la chute des cours de l’or noir, alors que les hydrocarbures génèrent près de 70 % des recettes fiscales, 98 % des exportations et une bonne part du produit intérieur brut (PIB).

« Le déficit public a frôlé les 14 % du PIB en 2016. Les réserves de change ont fondu de moitié depuis trois ans. Le fonds souverain est à sec », précise le journal, rappelant que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia avait indiqué que le gouvernement espère que la planche à billets mettra un terme à la situation « infernale » des comptes publics. « Sans la planche à billets, l’Etat ne pourra pas payer les salaires au mois de novembre », a-t-il prévenu en septembre, poursuit Le Monde.

Le quotidien explique en outre qu’en augmentant la quantité de monnaie en circulation, la planche à billets en diminue la valeur et génère mécaniquement la hausse des prix.

« Selon les chiffres disponibles, l’inflation culmine déjà à 6 % ou 7 % en Algérie. C’est beaucoup », fait observer le journal, notant qu’une hausse supplémentaire grignoterait dangereusement le pouvoir d’achat des ménages.

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