C’est la première fois qu’un organisme placé directement sous la tutelle directe du ministère algérien des transports soit géré par une personnalité étrangère à l’espace économique et public algérien!
Mokhtar Saïd Mediouni, accusé d’avoir institutionnalisé la propagande au sein de l’appareil étatique algérien, a été nommé, à la surprise générale, lundi 19 février, à la tête de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (SGSIA), filiale de l’Établissement de gestion de services aéroportuaires d’Alger (EGSA Alger).
Il succède à Mohamed Salah Kouache, limogé sans ménagement deux ans seulement après sa nomination. Récemment, Saïd Mediouni a violemment attaqué les autorités maliennes après qu’elles eurent annoncé la «fin, avec effet immédiat», de l’accord d’Alger signé en 2015 avec les groupes séparatistes du nord du pays, pointant du doigt «les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes.»
En 2021, il a appelé le Polisario à «à élargir ses offensives militaires en bombardant des villes comme Marrakech» après la mort de trois ressortissants algériens à Bir Lahlou, une zone empruntée par les milices armées du Polisario et les contrebandiers. Saïd Mediouni, inexpérimenté, gérera désormais une des plus grandes installations portuaires algériennes au moment où la justice se penche sur des dossiers de corruption liés à des grands projets de développement.
L’aéroport d’Alger a été secoué par plusieurs scandales. En 2022, les corps sans vie de deux hommes découverts dans la soute d’un avion a choqué l’opinion publique.
Fin 2023, une personne retrouvée en état d’hypothermie sévère et sans papiers d’identité a secoué les arcanes du régime algérien. L’enquête urgente lancée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a provoqué un énorme remue-ménage au sein de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).