mardi 21 mai 2024

Algérie: Gaïd Salah au cœur de la colère des manifestants

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La volonté de Ahmed Gaïd Salah de maintenir l’agenda voulant qu’une nouvelle présidentielle se tienne le 4 juillet, mais sans que l’essentiel du système ne soit modifié, ne passe pas. Et les Algériens l’ont clairement dit ce vendredi. Ce qui est demandé, c’est bien un changement de régime, et non des mesures de surface pour garder la face.

Jusque-là ménagé par les protestataires lors des manifestations organisées lors des dix derniers vendredis, le chef de l’armée, et homme fort de l’Algérie, a été la cible de plusieurs critiques ce vendredi 26 avril. La preuve en images.

Il aura eu beau manœuvrer, éjectant Abdelaziz Bouteflika de son siège, plaçant le fameux «3B» au sommet d’un pouvoir factice dont il est désormais le seul à détenir les rennes… Il aura eu beau souffler le chaud et le froid, tantôt en se dressant contre les manifestants, tantôt en affirmant que leurs revendications était légitime… Le chef de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, voulait, en fait, récupérer tout le pouvoir en Algérie. Il est désormais quasiment seul, face au peuple algérien.

S’il est une nouveauté à signaler lors des manifestations massives en cours ce vendredi 26 avril en Algérie, c’est le nombre impressionnant de pancartes et slogans levés contre la personne et les prédations de Gaïd Salah. Partout à Alger, et ailleurs dans le pays, les Algériens ont crié leur ras-le-bol contre ce régime, qui tente de se maintenir au pouvoir et qui est désormais incarné par le chef de l’armée.

Les critiques, désormais directes, adressés à Gaïd Salah ont eu pour conséquence l’arrestation des personnes portant des pancartes le dénonçant de façon explicite. Un fait qui en dit long sur la détermination du concerné à faire taire toutes les voix dissonantes.

 La récente vague d’arrestations dans les milieux d’affaires, proches comme opposés à Bouteflika, n’a donc été que le prélude d’un scénario qui risque de se prolonger et de se propager à travers toute la société.

Le tout est de savoir à présent comment Gaïd Salah va réagir à ces critiques, et multiples demandes de son départ. Ecoutera-t-il ces voix ou dirigera-t-il son armée contre son propre peuple? Toutes les options sont ouvertes.

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