“Les embryoïdes sont tellement réalistes qu’ils sécrètent même les hormones détectées par les tests de grossesse”

Ces trois groupes ont ensuite été agrégés en amas, à partir desquels les embryoïdes se sont développés pendant huit jours. À la fin de l’expérience, les cellules s’étaient multipliées, et communiquaient entre elles pour générer les caractéristiques normalement présentes dans un embryon humain à son 14e jour de développement. Leurs embryoïdes sont tellement réalistes qu’ils sécrètent même les hormones détectées par les tests de grossesse, selon un communiqué de l’Institut Weizmann des sciences.

Des modèles d’embryons, pour quoi faire ?

L’équipe de chercheurs indique que leur modèle représente un outil remarquable pour l’étude des premiers stades de développement de l’embryon humain. Les études sur les embryons sont d’ailleurs strictement encadrées pour d’évidentes raisons éthiques. D’où le seuil du 14e jour, limite légale pour la culture d’embryons humains en laboratoire fixée par l’ISSCR (la Société internationale pour la recherche sur les cellules souches). Cette limite ne s’applique cependant pas encore aux embryons synthétiques.

Les chercheurs espèrent que leurs embryoïdes permettront de mieux comprendre les processus qui mènent à des fausses couches, dont un bon nombre se produit pendant les premières semaines de développement de l’embryon. Ils pourront également être utilisés pour déceler des signaux chimiques ou physiques à l’origine de malformations congénitales, souvent découvertes bien après les premières semaines de développement de l’embryon. Les chercheurs espèrent même que leurs travaux puissent conduire à de nouvelles technologies pour la culture d’organes de transplantation, ou à des expérimentations qui ne seraient pas permises sur de réels embryons, par exemple sur l’effet de certains médicaments sur le développement fœtal.