jeudi 2 mai 2024

Quand l’humanité a frôlé l’extinction !

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Quand nos gènes parlent, ils racontent une histoire pour le moins… mouvementée ! C’est ainsi qu’une équipe de chercheurs a découvert que nos très lointains ancêtres auraient frôlé l’extinction il y a 900 000 ans.

On peut dire qu’on a eu chaud ! Car il semble qu’à quelque 1 300 individus près, la lignée humaine aurait bien pu s’éteindre. C’est du moins ce que rapporte une nouvelle étude publiée dans Science.

Tout commence il y a environ 930 000 ans, alors que la Terre connaît une évolution climatique majeure. Nous sommes alors dans une période communément appelée « Transition du  moyen », qui se caractérise par un changement fondamental dans la durée des cycles glaciaires. Alors que la périodicité des glaciations était auparavant de 41 000 ans, celle-ci s’allonge considérablement pour atteindre 100 000 ans. Les  entre  et interglaciaires sont alors bien plus marqués. Cette évolution du , qui ne s’est pas faite du jour au lendemain il faut le préciser, a-t-elle impacté la vie de nos lointains ancêtres ?

Une chute démographique de plus de 98 % !

Possible. Dans tous les cas, cette période semble avoir été particulièrement sombre pour la lignée humaine. Au point que nous serions même passés à deux doigts de l’extinction. Ce drame de l’aube de l’humanité a été mis en évidence par une équipe de chercheurs chinois qui ont réalisé une analyse  sur 3 154 individus de par le monde. Leurs résultats suggèrent que la population humaine a ainsi brutalement et dramatiquement chuté il y a environ 900 000 ans. De 100 000 individus, la population aurait en effet diminué pour atteindre une valeur critique d’environ 1 280 individus en âge de se reproduire. Soit une perte démographique de… 98,7 % ! Cette situation n’aurait de plus pas été transitoire et aurait pu perdurer pendant 117 000 ans. Le temps de laisser une marque indélébile dans notre .

Une perte de la diversité génétique qui se voit encore dans notre génome

Lorsqu’une  subit une importante réduction démographique (on parle de ), la diversité  diminue en effet forcément et de manière brutale. Un changement qui s’inscrit donc dans les  des descendants. Il faut savoir que ce n’est toutefois pas l’unique goulot d’étranglement que l’humanité ait connu au cours de son histoire, même si celui-ci a été plutôt sévère. Famine, guerres, crises climatiques…, les aléas sont nombreux à avoir fait vaciller la population humaine au cours du temps. L’étude de notre génome a ainsi révélé qu’une importante réduction démographique s’était produite il y a 7 000 ans dans l’. Mais remonter 900 000 ans dans le temps restait un véritable exploit scientifique, le signal de ces goulots d’étranglement s’atténuant bien sûr avec le temps. Les chercheurs ont ainsi développé une nouvelle méthode  dédiée au traitement de ce type de données et permettant d’observer l’évolution et les divergences des lignages génétiques au cours du temps.

La perte de diversité génétique entre 930 000 et 813 000 ans apparaît ainsi être de plus de 65 %. Selon nos propres critères actuels, nous aurions donc été classés comme espèce en danger critique d’extinction !

Ce qui ne tue pas rend plus fort 

Pourtant, cet événement aurait joué un rôle majeur dans le développement des humains, notamment en accélérant l’évolution du . Ce goulot d’étranglement aurait également contribué à modeler notre génome en entraînant la fusion de deux  pour former le chromosome 2, spécifique aux hominines. En effet, alors que toutes les espèces d’ vivants aujourd’hui (les grands singes) possèdent 24 paires de chromosomes, nous les humains n’en possédons que 23 ! C’est donc peut-être en se trouvant au seuil de l’extinction que nos lointains ancêtres auraient acquis cette spécificité qui fait de nous des Hommes.

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