Pour la troisième fois de sa carrière, Wes Anderson était sur la Croisette en compétition officielle avec son film «Asteroid City». Sans surprise, il embarque avec lui une pléiade de stars, pour une aventure inclassable à l’esthétique si personnelle.
Wes Anderson vit dans sa bulle. Un peu comme Jacques Demy, Tim Burton ou Jean-Pierre Jeunet, le réalisateur de «The Grand Budapest » est immédiatement identifiable grâce à l’univers graphique qu’il a créé depuis ses débuts. Dans son nouveau film en compétition officielle, Anderson continue sur cette même approche de couleurs pastels, de cadrages millimétrés, de costumes rétro, de personnages allumés, de situations cocasses et de mise en scène qui évoquerait plus la piste aux étoiles qu’un écran de cinéma.
«Asteroid City» se déroule dans une bourgade américaine des années 1950, en plein désert, là où des essais nucléaires sont occasionnels tout comme les visites d’extraterrestres. D’où la quarantaine imposée à un groupe de visiteurs dont une célèbre actrice, un photographe de guerre, une flopée de mômes et quelques spécimens bien barrés. Mieux écrit que le précédent opus du réalisateur («The French Dispatch», qui confondait essais casting et long-métrage), «Asteroid City», malgré d’evidentes qualités formelles, souffre d’un script trop opaque, de dialogues improbables (quand ils ne sont pas assommants) et de ressenti d’inabouti réellement frustrant.