vendredi 26 avril 2024

Attention, ce type d’excès alimentaire est très mauvais pour votre stress

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Une alimentation caractérisée par cette mauvaise habitude très courante dans les pays occidentaux peut contribuer à augmenter les niveaux de stress, selon une nouvelle étude menée par des chercheurs britanniques. Ces derniers rappellent l’importance de limiter la consommation d’aliments les plus salés et de connaître la composition des aliments en lisant les étiquetages.

Le sel, constitué en quasi-totalité de chlorure de sodium, est nécessaire au fonctionnement de l’organisme. Mais attention à ne pas avoir la main trop lourde : il est bien trop souvent de toutes les cuissons, sur toutes les tables et jusque dans les préparations industrielles, et donc susceptible d’être consommé en excès. L’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses) affirme ainsi que l’excès de consommation de sel est reconnu comme un des facteurs de risque de l’hypertension artérielle et par conséquent de maladies cardiovasculaires. C’est pourquoi l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande aux adultes de ne pas en consommer plus de 5 grammes (un peu moins d’une cuiller à café) par jour. Des chercheurs de l’Université d’Edimbourg évoquent une autre raison, moins connue, incitant à suivre cette recommandation officielle : ces derniers ont découvert lors d’une étude menée sur des souris qu’un régime riche en sel augmentait les niveaux d’une hormone de stress à hauteur de 75 %.

Dans leur étude publiée dans la revue Cardiovascular Research et financée par la British Heart Foundation et le Kidney Research UK, ces experts disent espérer que leurs premiers résultats encourageront une révision de la politique de santé publique concernant la consommation de sel, en vue de réduire la quantité de sel dans les aliments transformés. Ces derniers sont partis du constat que « bien que les effets sur le cœur et le système circulatoire aient été bien établis, on savait peu de choses sur l’impact d’un régime alimentaire riche en sel sur le comportement d’une personne. » Pour étudier cela, les chercheurs ont utilisé des souris, qui ont généralement un régime pauvre en sel, et leur ont donné des aliments riches en sel pour refléter l’apport typique des humains. Ils ont découvert que non seulement les niveaux d’hormones de stress au repos augmentaient, mais que la réponse hormonale des souris au stress environnemental était le double de celle des souris qui avaient un régime alimentaire normal.

« Les aliments riches en sel modifient notre santé mentale »

L’étude porte plus précisément sur les glucocorticoïdes (cortisol chez l’homme, corticostérone chez les rongeurs comme les souris), de puissantes hormones qui sous-tendent de nombreuses fonctions cellulaires cardiovasculaires, cognitives, immunitaires et métaboliques importantes au sein de l’organisme. « Les glucocorticoïdes ne sont normalement pas considérés comme des régulateurs clés de l’équilibre salin. Néanmoins, des études observationnelles menées chez l’homme montrent une corrélation positive entre l’excrétion urinaire de cortisol libre et l’excrétion de sodium sur 24 h, considérée comme reflétant l’apport en sel. », indique l’équipe scientifique. Celle-ci ajoute : « un petit nombre d’études contrôlées sur l’apport en sodium, d’une durée typique d’environ 7 jours, ont examiné la relation entre l’apport en sel et l’excrétion urinaire des glucocorticoïdes. Allant de 8 à plus de 600 sujets, ces études rapportent systématiquement une relation directe entre l’apport alimentaire en sel et l’excrétion de cortisol urinaire. »

Le cortisol est une hormone bien connue, car surnommée communément « hormone du stress ». Et pour cause, les manifestions physiques du stress sont fortement rattachées à l’action hormonale et le cortisol, sécrété par les glandes surrénales régule la tension artérielle, les fonctions cardiaques et immunitaires, et fournit au cerveau l’énergie suffisante pour le préparer face au stress. Mais en cas de stress chronique, la cortisolémie reste élevée et peut perturber le bon équilibre de l’organisme. Les chercheurs ont également mis à jour le fait que la consommation de sel a augmenté l’activité des gènes qui produisent les protéines dans le cerveau qui contrôlent la façon dont le corps réagit au stress. Fort de ce constat, ces derniers affirment que d’autres études sont nécessaires pour confirmer ces premiers résultats, mais insistent surtout sur l’importance de mener d’autres travaux scientifiques dans le but de comprendre si un apport élevé en sel entraîne d’autres changements négatifs de comportement tels que l’anxiété voire même l’agressivité.

« Nous sommes ce que nous mangeons et comprendre comment les aliments riches en sel modifient notre santé mentale est une étape importante pour améliorer le bien-être. Nous savons que manger trop de sel endommage notre cœur, nos vaisseaux sanguins et nos reins. Cette étude nous indique maintenant qu’une teneur élevée en sel dans nos aliments modifie également la façon dont notre cerveau gère le stress. », conclut Matthew Bailey, professeur de physiologie rénale au Centre des sciences cardiovasculaires de l’Université d’Édimbourg et premier auteur de l’étude.

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