vendredi 26 avril 2024

Trois aveugles recouvrent la vue grâce à une cornée artificielle

-

Les patients, atteints d’un kératocône avancé, ont recouvré la vue grâce à une cornée conçue à partir de cellules de peau de cochon.

Ils avaient totalement perdu la vue à cause d’une maladie évolutive de la cornée. En Suède, une équipe de chercheurs de l’université de Linköping a mené des travaux sur une vingtaine de patients volontaires atteints de la même maladie, un kératocône avancé qui leur a fait perdre partiellement ou totalement la vue. L’étude, publiée le 11 août dans Nature Biotechnology, présente des résultats impressionnants.

Parmi les 20 patients volontaires, 14 étaient devenus totalement aveugles à cause de la maladie. Après l’implantation de cornées artificielles, tous les volontaires ont recouvré partiellement la vue et trois des quatorze non-voyants ont obtenu une vision complète. Deux ans après l’implantation des cornées artificielles, aucune complication n’a été notée chez les patients.

Une méthode « moins invasive » que la greffe de cornée humaine

Les chercheurs suédois et iraniens qui ont collaboré sur ce projet ont conçu ces cornées artificielles à partir de cellules de peau de cochon, notamment car cette matière se trouve très facilement.

« Nous avons fait des efforts considérables pour nous assurer que notre invention serait largement disponible et abordable pour tous et pas seulement pour les riches, confirme l’un des auteurs de l’étude dans un communiqué. C’est pourquoi cette technologie pourrait être utilisée partout dans le monde. »
L’étude montre aussi que ces greffons nécessitent un traitement plus court que d’autres contre les rejets et qu’ils peuvent être conservés pendant deux ans avant implantation, contre deux semaines pour une cornée humaine.

Et du point de vue du chirurgien, cette cornée artificielle est également plus simple à appliquer. Selon Neil Lagali, professeur d’ophtalmologie expérimentale à l’université de Linköping, «le chirurgien n’a pas besoin d’enlever les propres tissus du patient ».

Il précise : «Au lieu de cela, une petite incision est faite, à travers laquelle l’implant est inséré dans la cornée existante. C’est une méthode moins invasive, nécessitant moins de moyens et qui pourrait être utilisée dans plus d’hôpitaux, aidant ainsi plus de gens. »

- Advertisment -