samedi 4 mai 2024

Algérie: le FLN en proie à une crise ouverte

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Lareleve.ma-Agences

 

  Le parti majoritaire à l’Assemblée nationale algérienne, le Front de libération nationale (FLN), est, depuis les élections législatives du 10 mai, en proie à une crise ouverte au sein de sa direction dont une partie veut destituer son secrétaire général Abdelaziz Belkhadem.

 

  Les partisans et les adversaires M. Belkhadem ont failli en venir aux mains lors d’une réunion vendredi du comité central, instance suprême du parti, dans un hôtel de la station balnéaire de Sidi Fredj, à l’ouest d’Alger, ont indiqué des participants à la presse.

 

  Le patron du FLN, qui a renoncé à se soumettre à un vote de confiance, a soulevé l’ire de ses détracteurs qui l’ont « empêché d’accéder à la tribune de la salle qui devait abriter la réunion », a déclaré Abdellah Bousnane, un membre du comité central.

 

  Un comité de sages tentait vendredi d’effectuer une médiation entre les deux camps pour permettre la tenue de cette réunion, a précisé l’ancien ministre Boudjemâ Haïchour, chef de file du courant contestataire.

 

  « C’est une bataille de procédure qui a lieu maintenant. M. Belkhadem est en réunion depuis plus de trois heures avec un comité de sages », a ajouté M. Haïchour.

 

  Selon M. Belkhadem, le comité central, l’instance suprême du parti, lui a renouvelé sa confiance par 221 voix sur 333 à l’ouverture de sa réunion à huis-clos, vendredi soir dans un hôtel de la station balnéaire de Sidi Fredj, à l’ouest d’Alger, a précisé l’agence de presse APS.

 

  M. Belkhadem a appelé ses détracteurs a à « se soumettre à la décision de la majorité qui lui a renouvelé sa confiance », selon la même source.

 

  Le chef de file du courant contestataire, l’ancien ministre Boudjemaâ Haïchour, a contesté les propos de M. Belkhadem qu’il a accusé d’avoir « opéré un coup d’état organique ».

 

  « Il n’y a pas eu de vote lors de cette réunion. Dès son ouverture, les partisans de Belkhadem ont affirmé être en possession d’une liste, validée par un huissier de justice, de plus de 200 membres du Comité central favorables à son maintien à la tête du parti », a déclaré à l’AFP M. Haichour.

 

« M. Belkhadem n’a pas voulu affronter l’urne et par son attitude, il a provoqué des affrontements entre les militants du parti », a-t-il ajouté.

 

  « Aucun compromis n’a été, jusque-là, trouvé pour décider du sort de la réunion, notamment en ce qui concerne le mode de vote des questions soumises au comité central », a encore dit l’ancien ministre.

 

  Les adversaires du chef du FLN veulent le recours à l’urne pour voter une motion anti-Belkhadem tandis que ses partisans sont favorables à un vote à main levée, selon M. Bousnane.

 

  Des membres de la direction du FLN, arrivé en tête des élections législatives du 10 mai avec 208 sièges sur 462, avaient annoncé avoir lancé une procédure de destitution contre M. Belkhadem.

 

  La crise couve au sein du FLN depuis avril quand 220 membres du comité central sur 345 ont réclamé le départ de M. Belkhadem, accusé d’exclure « les symboles » du parti des listes des législatives du 10 mai.

 

  M. Belkhadem, ministre d’Etat et représentant personnel du président Abdelaziz Bouteflika, est à la tête du FLN depuis 2005, après la chute de l’ancien secrétaire général et ex-Premier ministre Ali Benflis.

 

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