Vincent Hermann
Si Google n’a pas couru après les brevets pendant longtemps, son entrée dans le secteur de la téléphonie mobile via Android a changé la donne. Un système d’exploitation gratuit, librement adaptable ou presque par les constructeurs : les concurrents n’ont que peu apprécié. De fait, les plaintes pour violations de brevets se sont multipliées, forçant Mountain View à revoir sa stratégie. Depuis quelques années, Google tente d’acheter de nombreux brevets pour se défendre.
La firme ne devait pas s’attendre à ce qu’Android génère une telle frénésie légale. Les plaintes ont littéralement plu sur Google depuis quelques années, et l’entreprise cherche donc à se défendre. Les réserves de brevets sont devenues autant d’arsenaux servant à bloquer des produits ou à obtenir des royalties. L’arsenal de Google est justement trop faible et la firme s’est tournée une fois de plus vers IBM.
Une nouvelle fois, car IBM a déjà vendu environ 2000 brevets en août 2011 et beaucoup concernaient la téléphonie mobile. Google en a racheté un nouveau lot, cette fois plus petit et uniquement concentré sur les Smartphones. Au total, 217 brevets ont été ainsi récupérés, mais ils sont répartis en deux groupes distincts: 188 brevets officialisés et 29 en cours de traitement.
Le fait que Google se soit tourné pour la deuxième fois vers IBM n’a rien d’étonnant. Big Blue est depuis plus de dix ans la firme déposant le plus de demandes de brevets par an. Si la firme n’occupe que rarement le premier plan, elle dispose d’une longue tradition d’innovation et ses chercheurs travaillent aussi bien dans le domaine informatique que la physique fondamentale. On doit par exemple à IBM le Fortran, la DRAM, l’architecture RISC ou encore le microscope à effet tunnel.
Les brevets rachetés à IBM rejoignent ceux obtenus par Google via le rachat de Motorola Mobility pour 12,5 milliards de dollars. Un rachat qui a permis de récolter 17 000 brevets réels et 7500 en cours de traitement.