samedi 18 mai 2024

Rabat: présentation d’un projet prometteur de combustion d’un biofuel solide issus des déchets des grignons d’olives

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Un projet prometteur d’élaboration et combustion d’un biofuel solide d’origine biomasse à travers la valorisation des déchets des grignons d’olives, a été présenté, vendredi à Rabat, devant une kyrielle d’experts nationaux et internationaux dans le domaine des énergies propres.

Baptisé « BIOF2S », ce projet de recherche et de développement expérimental fruit de la stratégie énergétique nationale visant le développement d’un nouveau modèle de combustible propre, a été mené avec succès par trois partenaires nationaux à savoir, l’École nationale supérieure d’arts et métiers (ENSAM) de Rabat, la plateforme de recherche « Green Energy Park » (GEP) de Benguérir, et la société Benbel, par le biais d’une équipe multidisciplinaire d’experts en sciences, en ingénierie et en technologie, selon l’Institut de recherche sur les énergies solaires et les nouvelles énergies (IRESEN) qui assure le financement dudit projet.

Ainsi, le projet concerne l’application du procédé de la carbonisation hydrothermale (CHT) aux résidus agricoles (grignons d’olive) bruts. Les besoins en chaleur de ce procédé énergivore ont été assurés par l’énergie solaire issue de la boucle cylindro-parabolique ainsi que des panneaux photovoltaïques installés au GEP.

Les résultats du projet montrent que ce procédé a permis de produire un biocombustible solide (hydrochar) riche en carbone (63.3%) et ayant un pouvoir calorifique d’environ 26 MJ/kg dans les conditions optimales, ce qui le qualifie de source d’énergie prometteuse.

Cette innovation permet ainsi une réduction substantielle de la consommation et de la dépendance aux combustibles fossiles traditionnellement employés pour atteindre les températures requises dans les processus industriels.

Intervenant à cette occasion, le directeur de l’ENSAM, Samir Belfkih a indiqué que cet évènement scientifique constitue l’une des premières rencontres scientifiques au titre de l’année universitaire 2023-2024, saluant la coopération fructueuse entre l’ENSAM et le secteur industriel.

Cette journée, qui s’inscrit dans la dynamique de la transition énergétique, conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, connaît la participation d’une kyrielle d’experts nationaux et internationaux dans le domaine des énergies propres, a-t-il fait savoir.

Il a par ailleurs souligné que le procédé suivi dans le cadre de ce projet visant l’utilisation des résidus restants de la production d’huile d’olive (grignons d’olive) dans la production de biocarburants assure la valorisation de ces déchets et leur bonne utilisation pour atteindre l’efficacité énergétique.

Pour sa part, le directeur général de l’IRESEN, Samir Rachidi a indiqué que ce projet a été couronné par une production scientifique riche en publications composée notamment de sept articles publiés dans de prestigieuses revues scientifiques en plus d’un brevet déposé à l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), deux thèses de doctorats et une troisième en cours de soutenance.

Dans une déclaration à la MAP, M. Rachidi a relevé que ce projet, financé par l’IRESEN à hauteur de plus de 2 MDH, illustre le partenariat fructueux que noue l’Institut avec l’ENSAM et l’ensemble des universités publiques et privées pour la mise en place de démonstrateurs innovants sur les technologies de la décarbonation.

De même, il ambitionne d’assurer la préparation d’un capital humain à forte valeur ajoutée capable de porter des projets ambitieux en termes de transition énergétique et de développement humain en application des Hautes Orientations Royales, a-t-il poursuivi.

De son côté, Mohamed Asbik, professeur à l’ENSAM de Rabat a passé en revue les grandes lignes de ce projet qui s’assigne pour objectif la réduction de la dépendance aux énergies fossiles et la garantie d’une innovation verte.

La technologie basée sur l’utilisation des déchets restants des grignons d’olive dans la production de biocombustibles permet de favoriser aussi la valorisation énergétique des résidus agricoles (biomasse), a précisé M. Asbik, également coordinateur du groupe de recherche sur la chaleur et l’énergie.

Et d’ajouter que ce procédé a pour but également de produire un biocombustible solide riche en carbone et écologique ainsi que des granulés à partir des résidus agricoles dans la perspective de les transformer en engrais organiques ou en énergie propre et partant contribuer à la protection de l’environnement.

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