Les hépatites virales, principalement le B et le C, constituent un problème majeur de santé publique. « Non traitées, elles peuvent conduire à des complications graves telles que la cirrhose et le cancer du foie, pouvant entraîner la mort« , a fait savoir dans une déclaration à SNRTnews, le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi.
Selon docteur Hamdi, il existe un vaccin contre l’hépatite B, mais de nombreuses personnes restent encore vulnérables à cette maladie. Quant à l’hépatite C, il n’y a pas de vaccin, mais un traitement efficace qui permet une guérison complète.
Cherté des médicaments au Maroc
Toutefois, au Maroc, la cherté de ce traitement constitue un obstacle majeur. Un traitement de trois mois pour l’hépatite C coûte plus de 80 000 euros aux États-Unis, comparé à 40 000 euros en France.
Suite à un enregistrement de brevet dans les pays développés à hauts revenus, le laboratoire américain, qui a mis au point ce traitement miracle, n’a pas enregistré ledit brevet dans les pays à faible ou moyen revenu, ce qui a permis à un laboratoire marocain de commercialiser ce traitement, à environ 12 000 à 14 000 dirhams pour trois mois.
Pour garantir l’accessibilité de ce traitement vital, docteur Hamdi éstime qu’il est essentiel de le rendre disponible gratuitement aux patients via l’assurance maladie. Les complications de l’hépatite C étant graves et coûteuses à traiter à long terme, cette mesure permettrait de prévenir des dépenses plus importantes liées aux complications chroniques.
Le dépistage précoce : une mesure vitale
D’autre part, professeur de médecine et docteur en économie, Jaâfar Heikel a annoncé dans une déclaration à SNRTnews que le dépistage précoce des hépatites est crucial pour une prise en charge efficace. « Dès l’apparition de symptômes tels que la fatigabilité ou des douleurs musculaires, il est recommandé de consulter un médecin spécialiste ou général dans le secteur public ou privé pour un dépistage rapide« .
Modalités de transmission et mesures préventives
Quant aux modalités de transmission, docteur Heikel affirme que les hépatites B et C peuvent être transmises par le sang, les dérivés du sang, ainsi que par voie sexuellement transmissible. La vaccination contre l’hépatite B est donc fortement recommandée et peut être contrôlée par divers traitements.
En ce qui concerne l’hépatite C, elle est moins répandue mais nécessite une attention particulière pour prévenir les infections nosocomiales, c’est-à-dire celles contractées dans un établissement de santé.
« Les mesures préventives pour l’hépatite B incluent la vaccination, ainsi que des pratiques d’hygiène telles que le lavage des mains et la désinfection des aliments. Pour l’hépatite C, il est essentiel de prendre des précautions avec les instruments médicaux, tels que les seringues et les instruments chirurgicaux, en les stérilisant correctement« , conclut-il.
En cette Journée mondiale contre l’hépatite, il est primordial de sensibiliser le public à l’importance de la prévention, du dépistage précoce et de l’accès abordable aux traitements pour lutter contre ces maladies virales et préserver la santé de tous.