vendredi 26 avril 2024

Un nouveau dispositif à ultrasons permet d’administrer la chimiothérapie dans le cerveau

-

D’une efficacité limitée, les médicaments de chimiothérapie diffusés par voie orale ou intraveineuse pourraient être administrés directement dans le cerveau. Une étude basée sur un essai clinique de phase 1 décrit un nouveau dispositif à ultrasons implantable dans le crâne.

Un essai clinique précoce mené sur des patients atteints de glioblastome récurrent — un cancer du cerveau dont les traitements restent d’une efficacité limitée — a montré des résultats quantifiés intéressants.

Les patients atteints d’un cancer du cerveau ne peuvent pas être traités avec la plupart des médicaments efficaces contre d’autres cancers, car ils ne peuvent pas traverser la barrière hémato-encéphalique (BHE). Une administration de médicaments directement dans le cerveau pourrait ainsi traiter les pathologies cérébrales.

Le nouveau dispositif à ultrasons implantable dans le crâne ouvre transitoirement la BHE, ce qui permet une pénétration sûre et répétée de médicaments de chimiothérapie directement dans le cerveau. Les chercheurs de l’étude publiée dans The Lancet Oncology précisent que l’intégrité de la BHE est rétablie dans l’heure qui suit cette procédure.

La concentration de médicament est augmentée dans le cerveau

Concrètement, l’essai sur 17 patients a entraîné une augmentation d’environ quatre à six fois des concentrations de médicaments dans le cerveau humain, observée avec deux chimiothérapies puissantes : le paclitaxel (six niveaux de doses) et le carboplatine. D’une durée de quatre minutes seulement, l’ouverture de la BHE est réalisée pendant que le patient est éveillé. Certains participants ont reçu jusqu’à six cycles de ce traitement qui s’est avéré sûr et bien toléré.

Il s’agit de la première étude à décrire la rapidité avec laquelle la BHE se referme après l’administration d’ultrasons. Selon les auteurs, les résultats permettront d’optimiser la séquence d’administration des médicaments et d’activation des ultrasons pour favoriser la pénétration des médicaments dans le cerveau. Un essai clinique de phase 2 est en cours.

Cancer : une pompe administre la chimiothérapie directement dans le cerveau

Les médicaments de chimiothérapie diffusés par voie orale ou intraveineuse sont d’une efficacité limitée et engendrent souvent des effets secondaires indésirables. Dans le cadre d’un premier essai clinique, des chercheurs ont développé un nouveau mode d’administration prometteur.

Des chercheurs américains ont mis au point une pompe capable de délivrer des médicaments de chimiothérapie directement dans le cerveau de patients atteints d’un cancer cérébral.

Si le topotécan administré est cytotoxique pour les cellules cancéreuses, il est souvent inefficace en clinique. En effet, la barrière hémato-encéphalique ne permet pas à toutes les molécules de pénétrer dans le cerveau, y compris les médicaments de chimiothérapie contre le cancer du cerveau. Administrées par voie orale ou intraveineuse, ces thérapeutiques n’atteignent le cerveau qu’à de faibles concentrations.

« La concentration de médicament qui se retrouve dans le cerveau avec cette technique est 1 000 fois supérieure à celle que l’on peut obtenir par voie classique, relate Jeffrey Bruce, Professeur de recherche en chirurgie neurologique et auteur principal de l’étude publiée dans Lancet OncologyLa pompe peut rester en place pendant une longue période, de sorte que nous pouvons administrer des doses plus élevées de chimiothérapie dans le cerveau, sans provoquer d’effets secondaires. »

Un premier essai clinique concluant

Lors d’un essai clinique en phase précoce, cinq patients atteints de glioblastome récurrent ont reçu un total de quatre perfusions, avec une alternance de jours d’activation et de désactivation de la pompe. Avec succès, le traitement a permis de diminuer le nombre de cellules tumorales en prolifération, sans toucher les cellules saines. Les chercheurs ne rapportent aucun évènement indésirable grave lié au traitement de l’étude.

En outre, ils estiment que ce nouveau mode d’administration pourrait transformer la prise en charge des patients atteints d’un cancer du cerveau, dont les perspectives de survie restent très faibles. Toutefois, le nombre de personnes incluses reste très faible et des essais supplémentaires sont nécessaires chez les patients avec des tumeurs à un stade plus précoce et avec différents types de chimiothérapie.

 
 
 
- Advertisment -