vendredi 26 avril 2024

1er mai en France: des manifestations émaillées de violences

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Des manifestations ponctuées de heurts et de violences entre marcheurs et forces de l’ordre ont été organisées dans toute la France, lundi, pour célébrer la fête du travail, sous le signe de l’unité face à la réforme controversée des retraites, un peu plus de deux semaines après la promulgation de la loi par le président Emmanuel Macron.
Des heurts et violences entre des manifestants et les forces de l’ordre ont à nouveau émaillé les manifestations notamment à Paris, Lyon, Toulouse et Nantes, où la police a fait recours à la force et au gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Selon un bilan provisoire de la place Beauvau, près de 200 personnes ont été interpellées à 18h00 en France, dont 68 à Paris.
Pour cette nouvelle journée de protestation contre la très décriée réforme des retraites, quelque 2,3 millions de personnes ont manifesté à travers le pays, selon la Confédération générale du Travail (CGT). Ils étaient 782.000, d’après le ministère de l’Intérieur. A la capitale, le syndicat a dénombré environ 550.000 manifestants, la préfecture de police en a recensé 112.000.
« Ce gros succès de la mobilisation montre le rejet de la réforme et l’aspiration des travailleurs à être considérés autrement par le gouvernement », a indiqué le secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Laurent Berger, cité par la presse, avant même le départ du cortège parisien.
« Ce 1er-Mai est l’un des plus forts du mouvement social », a salué, de son côté, la secrétaire générale du syndicat CGT, Sophie Binet.
Le dernier défilé unitaire avec les huit principaux syndicats remonte à 2009, face à la crise financière, la CGT avait recensé près de 1,2 million de manifestants, et la police 456.000.
Dans le cadre de la mobilisation syndicale, le trafic aérien était très perturbé avec 25 à 33% de vols annulés dans les plus grands aéroports français. La direction générale de l’aviation civile (DGAC) avait demandé aussi aux compagnies aériennes de renoncer à 33% de leur programme de vols à Paris-Orly le mardi 2 mai, en raison d’un mouvement de grève des contrôleurs aériens à l’appel des syndicats.
Depuis le début du mouvement de contestation contre ladite réforme en janvier, des centaines de milliers de Français ont défilé sur plusieurs semaines dans des manifestations, parfois émaillées de heurts et de violences policières, lesquelles sont dénoncées notamment par des ONG de défense des droits humains.
Ainsi, ce 1er-mai fait figure de 13e journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, depuis la première grande mobilisation du 19 janvier.
Dans ce sillage, deux autres dates sont attendues par les syndicats, à savoir le 3 mai, lorsque le Conseil constitutionnel va se prononcer sur une deuxième demande de référendum d’initiative partagée (RIP) et le 8 juin, lorsqu’une proposition de loi du groupe des députés Liot abrogeant la réforme sera au menu de l’Assemblée nationale.

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