vendredi 26 avril 2024

Les neurones dans les intestins, un vrai système d’alarme mais aussi de protection (étude)

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 Une équipe de scientifiques de l’université américaine d’Harvard vient de découvrir que les neurones de la douleur, présents dans l’intestin, ne sont pas seulement présents pour alerter d’un quelconque danger, mais aussi pour protéger contre certains stimuli.

Les travaux de cette équipe, publiés dans la revue américaine spécialisée Cell, montrent que les cellules nerveuses de l’intestin des souris régulent la sécrétion de mucus pour protéger des inflammations. Les neurones de la douleur sont le résultat de l’évolution des organismes au cours des millénaires. La douleur joue donc le rôle de système d’alarme de l’organisme. Cela lui permet de se protéger face à un stimulus mécanique, chimique ou thermique, soulignent les scientifiques de l’école de médecine de l’université d’Harvard, faisant observer que les cellules nerveuses de l’intestin protègeraient l’intestin des inflammations.

Les chercheurs ont fait cette découverte en travaillant sur les neurones de la douleur chez la souris. Comme chez l’Homme, les intestins de ce petit rongeur sont parsemés de cellules caliciformes. Ces cellules constituent une partie de l’épithélium intestinal et sont spécialisées dans la fabrication d’un mucus. Ce dernier sert à lubrifier et à protéger la couche de cellules qui recouvre l’intérieur de l’intestin. Des cellules caliciformes avec un rôle identique existent aussi dans d’autres parties de l’organisme comme les voies respiratoires ou encore dans les glandes lacrymales. Le mucus produit par les cellules caliciformes est une substance gélatineuse. Elle se compose essentiellement de glycoprotéines et de mucopolysaccharides comme la mucine. Chez l’Homme, le mucus produit dans les poumons protège les voies respiratoires des corps étrangers et le mucus de l’estomac le protège de sa propre acidité. L’équipe de chercheurs a effectué une série d’expériences sur des souris. Ils ont découvert que les cellules caliciformes de leurs intestins sécrètent du mucus protecteur grâce à une interaction directe avec des neurones de la douleur de l’intestin. Ces scientifiques ont également relevé que bloquer la douleur comme c’est souvent le cas dans le traitement de la colite ne devait pas être systématique puisqu’une partie du signal de la douleur pourrait être protecteur.

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