samedi 18 mai 2024

Le triangle des Bermudes : légende ou réalité ?

-

Le triangle des Bermudes est une zone géographique de l’océan Atlantique qui aurait été, selon une croyance répandue, le théâtre d’un grand nombre de disparitions de navires et d’aéronefs. Néanmoins, cette rumeur se fonde surtout sur des informations erronées, embellies ou mal interprétées et non sur des preuves évidentes, le triangle ne présentant statistiquement parlant aucune anomalie. Ainsi, selon un rapport du World Wide Fund for Nature en 2013, le triangle des Bermudes ne fait pas partie des endroits les plus dangereux pour la navigation.

Histoire

C’est un article du Miami Herald , daté du 17 septembre 1950 et signé par Edward Van Winkle, qui fait mention pour la première fois de disparitions inexpliquées dans le secteur. Deux ans plus tard, le magazine Fate publie un article « Sea Mystery at Our Back Door » signé George X. Sand, traitant de la disparition d’une escadrille de cinq chasseurs-bombardiers le 5 décembre 1945 au large de la Floride, évènement connu sous le nom de Vol 19. C’est cette disparition inexpliquée qui va véritablement populariser le mythe du triangle des Bermudes et alimenter les légendes concernant le secteur. Pourtant, il semblerait que les avions d’exercice, dépourvus d’éléments de navigation, se soient tout simplement perdus en mer après que le compas du pilote-instructeur, le lieutenant Charles Taylor, fut tombé en panne.

Cependant, bien avant la disparition du Vol 19, des disparitions ou des faits étranges avaient été relevés dans le secteur. Christophe Colomb aurait déjà rapporté à son époque, le fait que son compas s’était déréglé dans le secteur. En 1918, l’USS Cyclops, un navire charbonnier de l’US Navy, disparaît en mer sans laisser de trace, ni de message radio. Si le mystère n’a jamais été élucidé (même s’il semble que le bateau ait coulé en mer sans avoir pu lancer de messages de secours) et a alimenté des théories relevant du paranormal ou du surnaturel, il est en revanche peu sûr que la disparition se soit déroulée dans la zone géographique du triangle des Bermudes, mais plutôt entre la Barbade et Baltimore.

Inspirée par les précédents articles publiés dans les années 1950, l’appellation « triangle des Bermudes » est forgée par le journaliste américain Vincent Gaddis dans un article du magazine Argosy de février 1964 : « The Deadly Bermuda Triangle ».

Le journaliste du Los Angeles Times Howard Rosenberg publia en 1974 un article, estimant que plus de 190 navires et 80 avions auraient disparu dans cette même zone au cours des cent années précédentes, et que les garde-côtes américains ont répondu à plus de 8 000 appels de détresse dans ce secteur.

Dans les années 1970, plusieurs ouvrages et articles de journaux ont été consacrés au mystère du triangle des Bermudes. Parmi eux, The Bermuda Triangle publié par Charles Berlitz en 1974, devint un livre à succès et marqua le début d’une série d’enquêtes et de contre-enquêtes sur le sujet.

Pour expliquer les disparitions, certains auteurs évoquent les extraterrestres, l’influence de l’Atlantide, une distorsion spatio-temporelle ou des champs magnétiques surnaturels, tandis que d’autres optent pour des perturbations climatiques, des réactions physiques ou chimiques naturelles liées à l’environnement de ce secteur (par exemple la remontée en surface d’hydrate de méthane) ou encore des défaillances humaines.

Derrière ces phénomènes paranormaux se cacherait une explication cartésienne. L’étude du fond marin du triangle des Bermudes a montré la présence d’une montagne sous-marine de près de 4.000 mètres de haut sous les Bermudes. L’accumulation d’algues, de coquilles ou bien de couches de calcaire a entraîné la formation de récifs, pouvant être responsables d’accidents de la mer.

Du gaz méthane remontant du fond de l’océan pourrait aussi créer des trous sous les coques des bateaux, selon l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).

Les perturbations climatiques de la région, proche de la côte mexicaine, expliquent aussi certains accidents aériens ou maritimes. Ouragans, tempêtes équatoriales, orages avec des vents qui peuvent souffler à plus de 270 km/h, peuvent être à l’origine de la formation de vagues immenses. Difficile de manœuvrer dans ces conditions. En plus de l’instabilité météorologique, il faut également compter sur l’erreur humaine, et les disparitions perdent beaucoup de leur mystère.

Il semble donc préférable de garder les théories extraterrestres pour un bon roman de science-fiction et de se ranger du côté des discours scientifiques, beaucoup plus étayés ! Mais dans le doute, mieux vaut éviter d’aller faire un tour là-bas…

- Advertisment -