samedi 27 avril 2024

L’Afrique du Sud s’enlise dans le cycle de ralentissement économique le plus long depuis des décennies

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L’Afrique du Sud s’est enlisée dans le cycle de ralentissement économique le plus long depuis des décennies, affectée par les chocs internes et externes et la lenteur des réformes structurelles, ont indiqué mercredi des experts sud-africains.

« La croissance réelle de l’économie sud-africaine n’a été en moyenne que de 1,1 % au cours de la dernière décennie, par rapport au taux de croissance moyen de la population de 1,5 % pour la même période », a indiqué Sanisha Packirisamy, économiste chez Momentum Investments.

Elle a ajouté que le ralentissement de la demande mondiale, le chômage structurellement élevé et les pénuries d’énergie, continuent de faire peser des risques notables sur les perspectives de croissance du pays.

Pour sa part, Reza Hendrickse, expert chez la société de conseil PPS Investments, a estimé que les perspectives de croissance se sont détériorées au cours des derniers trimestres et resteront ternes pour les mois à venir.

Rappelant que le Fonds monétaire international (FMI) s’attend à une croissance de l’économie sud-africaine d’environ 2 % en 2022, il a signalé que ces prévisions comportent un certain risque, en particulier si l’économie mondiale continue de perdre son élan et que les risques de récession augmentent.

Même son de cloche chez Thanda Sithole, économiste principal du groupe bancaire sud-africain FNB, qui a soutenu que le ralentissement de la croissance des principaux partenaires commerciaux de l’Afrique du Sud présente un risque pour les prévisions économiques du pays.

« La croissance économique nationale pourrait être stimulée si les réformes visant à résoudre la crise énergétique et les inefficacités des infrastructures sont exécutées en temps opportun », a-t-il poursuivi.

Selon le dernier rapport du groupe financier américain Bloomberg, l’économie sud-africaine reste coincée dans sa plus longue phase de baisse depuis la Seconde Guerre mondiale et n’a pas augmenté de plus de 3% par an depuis 2012.

« La lenteur des réformes politiques, la faiblesse du climat des affaires et les niveaux élevés de criminalité continuent de peser sur les dépenses d’investissement fixe, les entreprises privées hésitant à engager de grosses sommes d’argent dans des projets nationaux », a-t-il expliqué.

Il a précisé que « les dépenses de consommation des ménages devraient subir une pression supplémentaire alors que les consommateurs sont sous le choc des prix élevés du carburant et des denrées alimentaires et d’un cycle agressif de hausse des taux d’intérêt ».

En outre, le groupe a mis en garde que le sentiment des consommateurs concernant les perspectives d’avenir est à son pire niveau depuis le milieu des années 1980.

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