samedi 18 mai 2024

Visite d’Emmanuel Macron en Algérie : la diaspora appelle le président français à « ne pas occulter » la « dégradation » des droits humains

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Dans une lettre ouverte, 13 organisations affirment que les « quelques acquis » en matière de liberté d’expression, de manifestation ou encore de liberté de la presse en Algérie « sont en net recul, voire en voie de disparition ». « Un sujet grave » qui ne doit pas être oublié. Dans une lettre ouverte, une douzaine d’organisations de la diaspora algérienne exhortent Emmanuel Macron à « ne pas occulter » lors de sa visite en Algérie, du jeudi 25 au samedi 27 août, la question de la « dégradation » des droits humains dans ce pays, et « à ne pas cautionner cette dérive despotique du régime algérien ». 

Treize organisations – parmi lesquelles Debout l’Algérie, Action citoyenne pour l’Algérie, Groupe Algérie Droit Devant, le Collectif des Familles de disparus en Algérie ou la Coordination des Algériens du monde – ont envoyé, samedi, au président français cette lettre ouverte, dont l’AFP a eu connaissance dimanche.
Ces organisations disent « espérer » que cette visite « sera fructueuse pour les deux pays, fortement liés par l’histoire, la géographie, la culture, la langue et tous les échanges et partenariats tissés depuis l’indépendance », déclarent-elles dans la lettre ouverte. Sur la situation des droits humains, elles affirment néanmoins que « près de dix mille arrestations suivies d’au moins un millier de détentions provisoires abusives en violation du code pénal sont à l’actif de ce régime depuis le début » des manifestations prodémocratie du Hirak, en 2019.
La diaspora « n’est pas épargnée »
Selon les signataires de la lettre, « la réponse des autorités algériennes aux aspirations populaires a été une politique répressive inédite ». Aujourd’hui, « les quelques acquis (…) sur la liberté d’expression, d’organisation, de manifestation, de presse et de l’activité politique sont en net recul, voire en voie de disparition ». 
La « diaspora algérienne n’est pas épargnée en raison de son implication et de son soutien massif et continu au mouvement populaire », poursuivent les organisations, évoquant des mesures de rétorsion dans les déplacements en Algérie.
« Des voyageurs ayant comme seul tort d’avoir manifesté une opinion, ont été victimes d’arrestations et de décisions d’interdiction de sortie du territoire algérien. Des activistes, des militants politiques, des journalistes résidant sur le territoire français sont poursuivis par la justice algérienne et leurs familles résidentes en Algérie sont parfois inquiétées », détaillent-elles.

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