lundi 6 mai 2024

Des défenseurs des droits de l’Homme dénoncent les rapports des ONG faits sur commande

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Dans leur appréciation de la situation des droits de l’Homme et de la liberté de la presse, certaines ONG internationales font montre d’une partialité et d’un manque d’objectivité flagrants. Dans leurs rapports, ces ONG vont même jusqu’au chantage et à l’acharnement.

Ce n’est pas nouveau. Notre pays en a l’habitude. C’est d’ailleurs ce que viennent d’affirmer les participants, juristes, politologues et défenseurs de droits de l’Homme, à une rencontre organisée par l’Association marocaine pour les droits des victimes (AMDV), ce samedi 7 mai 2022.

Ces rapports, estiment les intervenants, sont souvent téléguidés par les adversaires de l’intégrité territoriale de notre pays. Le dernier cas du genre, affirment-ils, est le récent rapport publié par Reporters sans frontières (RSF). C’est connu, cette organisation ne rate plus une occasion pour piétiner les principes de l’impartialité, la déontologie professionnelle et l’objectivité. A chaque fois qu’il est question dans ses rapports du Maroc, c’est d’une situation sombre que l’ONG décrit quand elle évoque la liberté de la presse.

Selon l’un des participants à cette rencontre, comment se fait-il que le Maroc soit classé 136e, soit une place en avant par rapport au dernier rapport, en termes de respect de la liberté de presse alors que l’Algérie le devance de deux places (134e). Ce pays gagne ainsi 12 points alors que la situation de la liberté de la presse dans les deux pays est incomparable. Ce participant n’est autre que Mustapha Shimi qui connaît très bien son pays d’origine, l’Algérie, et la situation de l’exercice du métier de la presse dans ce pays.

Actuellement, ce sont, en effet, pas moins de 72 journalistes qui sont poursuivis en justice, alors que 23 autres sont toujours en prison. Comment donc l’ONG a octroyé à ce pays la position aussi avancée qu’il occupe dans son rapport et quels sont les critères qu’elle a retenus dans son classement.

Or, tout le monde le sait, que dans la région du Maghreb, et même en Afrique si l’on excepte le cas du Sénégal, le Maroc est décrit comme le seul pays qui fait montre d’un niveau élevé d’exercice de liberté de la presse et de démocratie.

Le professeur universitaire relève par ailleurs l’existence d’une sorte de maillage et un réseautage, voire un rapprochement, entre certaines ONG et des organisations politiques. Ainsi par exemple, lorsqu’il s’agit du Maroc, on retrouve des extraits du rapport de RSF, repris à la virgule près, dans les rapports de certains membres du Sénat américain. Ce qui le pousse à conclure à l’existence de croisements entre les rapports de plusieurs organisations non gouvernementales chargées des droits de l’Homme et de la liberté de la presse et certaines parties et tendances politiques.

Des juristes ayant également participé à cette rencontre soulignent, en outre, que dans la totalité des cas cités par RSF comme entrave à la liberté de la presse, alors qu’il s’agit réellement d’affaires de droit commun, l’ONG en question n’a à aucun moment mentionné l’existence de victimes dans ces affaires et encore moins pris la peine de les écouter et d’évoquer leur version des faits dans son rapport.

Au cours de cette conférence de presse organisée par l’Association marocaine pour les droits des victimes (AMDV), des avocats, des défenseurs des droits de l’homme et des acteurs de la société civile, ont réagi aux fausses informations contenues dans les rapports de diverses ONG internationales sur les raisons pour les récentes condamnations de journalistes.

“Les trois journalistes Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Soulaimane Raissouni ont été condamnés pour des crimes de droit commun tels que viols et agressions sexuelles sur les victimes et non, comme l’affirment les rapports de ces ONG, pour leurs opinions politiques et journalistiques”, a martelé le président de l’Association marocaine pour les droits des victimes (AMDV), Aïcha Kelaâ, avocate au barreau de Casablanca et militante des droits de l’homme.

“Les victimes ont le droit absolu de se défendre et les accusés ont bénéficié de procès justes et équitables”, a-t-il dit, rappelant qu’au Maroc la justice est indépendante du pouvoir exécutif. “Il y a des pays démocratiques, comme la France, où cette indépendance n’est pas garantie”, a lancé cet avocat de renom devant de nombreux journalistes.

Le président de l’association a également torpillé l’affirmation de Reporters sans frontières selon laquelle ces trois journalistes, ainsi que Maâti Monjib, ont été poursuivis et condamnés pour leurs opinions politiques. “Maati Monjib il a été sanctionné pour blanchiment d’argent et les autres pour avoir agressé sexuellement plusieurs femmes, ainsi qu’un homme. Les rapports judiciaires contiennent des preuves accablantes », a poursuivi Aïcha Kelaâ, affirmant sa volonté de rendre ses preuves publiques.

Sa collègue, également avocate, Fátima Zohra Chaoui, a regretté que la justice n’ait pas accordé tous leurs droits aux victimes de ces attentats. “Nous attendons toujours que les droits sociaux pour les préjudices subis par ces victimes soient reconnus et accordés par les tribunaux”, a-t-il déclaré.

De son côté, Hafsa Boutahar a fustigé l’indifférence des ONG internationales et des médias face aux accusations de viol qu’elle a portées contre le journaliste Omar Radi. “Ces ONG, dont Reporters sans frontières, ont ignoré mes témoignages et ma plainte concernant le viol que j’ai subi en tant que journaliste”, a-t-il déclaré lors de la conférence de presse.

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