samedi 20 avril 2024

Tunisie : plusieurs corps sociaux en grève

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Lareleve.ma-Reuters 

 

  Instituteurs, médecins hospitaliers et magistrats ont entamé un mouvement de grève en Tunisie. Ils réclament une amélioration de leurs conditions de travail.

 

  Plusieurs grèves ont débuté mercredi en Tunisie, dans l’enseignement primaire, le secteur hospitalier public, et la magistrature, à l’appel notamment de la puissante centrale syndicale UGTT actuellement en difficiles négociations salariales avec le gouvernement.

 

  Les médecins de l’hôpital public ont décrété une grève de deux jours, pour réclamer une amélioration de leurs conditions de travail et de la sécurité, ainsi qu’une plus grande reconnaissance de la part de l’Etat. « Nous souffrons d’un manque criant d’équipements. Il y a aussi des phénomènes de violences, des agressions à l’hôpital, et nous demandons à l’autorité de tutelle d’assurer notre sécurité », a déclaré à l’AFP le Dr Habiba Mizouni, du syndicat général des médecins hospitaliers et dentistes. « Nous voulons une amélioration de nos conditions de travail pour donner à nos concitoyens la qualité des soins qu’ils attendent de l’hôpital public », a-t-elle souligné, rappelant que l’hôpital public assurait les soins de 70% des Tunisiens.

 

  Dans l’enseignement primaire, les instituteurs réclament une prime de rentrée scolaire et l’alignement avec leurs collègues du secondaire au niveau des heures d’enseignement.

 

  Enfin, les magistrats tunisiens sont entrés en grève indéterminée « jusqu’à ce que le ministre de la Justice revienne sur sa décision de révoquer 81 magistrats », selon un communiqué de leur syndicat. Le ministère de la Justice a annoncé samedi la révocation de 81 magistrats soupçonnés de corruption et ayant été « compromis » avec l’ancien régime de Ben Ali.

 

   Les magistrats, dont l’identité n’est pas précisée, sont accusés d’avoir « obéi à des ordres et trempé dans des malversations, en prononçant des jugements en violation de la loi pour protéger des intérêts personnels », a précisé le ministre de la Justice Nourredine Bhiri au quotidien Achourouk. Ces révocations sont « contraires aux fondements de la justice transitionnelle qui exige de juger ceux qui ont violé les droits tout en garantissant des jugements équitables et surtout le droit à la défense », selon le communiqué du syndicat. La tension sociale reste forte en Tunisie depuis la chute de Ben Ali en janvier 2011, et les grèves et sit-in sont quasi-quotidiens.

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