dimanche 19 mai 2024

Le film marocain « Sur la Planche » » accueilli favorablement en France »

-

 

MAP

  Le film marocain « Sur la planche », sorti mercredi sur les écrans français, a été favorablement accueilli par la critique et la presse spécialisée de l’Hexagone, impressionnée par le talent de sa jeune réalisatrice, Leila Kilani, qui signe sa première fiction.

 

  « Avec ses défauts et son énergie, le premier film de la Marocaine Leïla Kilani est un diamant brut, un chant de liberté », écrit mercredi le journal « Le Monde » dans sa chronique sur les sorties cinéma de la semaine.

 

  Le chroniqueur souligne « une imperfection désirable » de cette œuvre qui recèle « une magie noire susceptible de conquérir le cœur du public: pêche d’enfer, gang de jeunes actrices explosives, hold-up poétique », alors que son confrère de « Libération » salue « un pur bloc de nerfs et d’intelligence » ou encore « un genre de polar social féministe rongé par le sel et la rouille ».

 

  Le film qui met en vedette les actrices Soufia Issam, Mouna Bahmad, Nouzha Akel et Sara Betioui est, en effet, inspiré d’un fait divers relaté en 2005 par la presse marocaine qui évoquait alors un nouveau trend: « la féminisation de la criminalité », avec une bande de filles qui « repéraient des mecs dans les cafés et les dévalisaient ».

 

  « Dans Sur la planche, les hommes sont réduits à l’état de silhouettes, les personnages qui comptent sont les filles de 20 ans, Badia, Imane, Nawal et Asma », un quatuor de jeunes ouvrières travaillant dans des usines de crevettes et de textile à Tanger, ville marocaine en plein boom où elles vont ensemble faire leurs « 400 coups », relève Libération.

 

  Du côté de la presse spécialisée, le magazine « Télérama » retient que pour son premier film, la jeune cinéaste marocaine « ne lâche pas d’une semelle ses héroïnes en marche (caméra ultra mobile, bel éclairage hyper réaliste -le noir de la nuit contre le blanc de l’usine) », s’affirmant ainsi comme « une étonnante directrice d’actrices » d’autant plus que les quatre personnages principaux sont joués par « des non-professionnelles à l’incroyable présence ».

 

  « Un film entêtant qui révèle une cinéaste de tempérament », conclut le magazine tandis que Le Nouvel Observateur relève, dans son supplément « Ciné Télé », « un portrait de femme quelque peu répétitif dans son scénario, mais magnifié par une mise en scène électrique ».

 

  Avec « Sur la planche », la réalisatrice Leila Kilani, elle-même scénariste du film, ne cesse d’accumuler les succès depuis sa projection en mai dernier au Festival international de Cannes (sud-est de la France), dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs, couronnés par sa consécration récemment Grand Prix du Festival national du film de Tanger.

 

Son long-métrage qui a bénéficié de l’avance sur recettes du Centre cinématographique marocain (CCM), revient ainsi d' »un tour du monde de neuf mois où trente-cinq festivals de cinéma, d’Abou Dhabi à Vienne en passant par Chicago, lui ont servi d’escales », pour reprendre les propos du chroniqueur du « Monde » qui estime qu’une telle convoitise, s’agissant d’un coup d’essai, est « généralement de bon augure ».

 

Née à Casablanca en 1970, Leïla Kilani a suivi des études supérieures en économie à Paris avant de se consacrer à l’histoire.

 

  Journaliste indépendante depuis 1997, elle s’est orientée vers le documentaire en 2000 avec des films très remarqués (Tanger le rêve des Brûleurs, Nos lieux interdits) avant de réaliser « Sur la planche », son premier long métrage de fiction.

 

- Advertisment -