samedi 18 mai 2024

Abdoulaye Wade ne veut pas partir

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Armelle le Goff

  Il tentera de se maintenir coûte que coûte. Abdoulaye Wade, au pouvoir depuis douze ans, ne veut pas passer la main, quitte à provoquer l’embrasement du pays qu’il dirige, épargné jusque-là, par les coups d’Etat et les violences depuis la fin de l’ère coloniale. La situation était particulièrement tendue dimanche, promettant des semaines difficiles d’ici au premier tour de l’élection présidentielle, le 26 février.

 

  Vendredi, le Conseil constitutionnel a validé la candidature de Wade ainsi que celle de treize autres personnalités pour le premier tour de l’élection présidentielle. Pourtant, «le vieux» brigue un troisième mandat à la tête du pays quand les textes les limitent à deux. Du coup, le pays s’est embrasé, donnant lieu à de violentes émeutes au cours desquelles un policier serait décédé.

 

Putsch constitutionnel

  L’opposition aussi s’est mise en ordre de marche. Dans un communiqué, le M23, un groupe d’opposants, a estimé que la décision de la Cour était un putsch constitutionnel et le prélude à ce qui sera un «putsch électoral». «Arrêtez ces manifestations d’humeur qui ne conduisent à rien, avait pourtant intimé Wade à la télévision la veille au soir. La campagne électorale sera ouverte, il n’y aura pas de restrictions à la liberté.»

 

  Sauf qu’en matière de liberté justement, le Conseil constitutionnel a également écarté la candidature de Youssou N’Dour vendredi. Motif: le chanteur n’avait pas recueilli les 10.000 signatures nécessaires. «La décision de me tenir à l’écart n’a rien à voir avec le droit. C’est une décision politique», a dénoncé la vedette sur sa chaîne de télévision TFM.

 

  Pendant ses douze années de pouvoir, selon ses détracteurs, Wade n’aurait pas suffisamment lutté contre la pauvreté et la corruption. Un bilan que récuse le camp présidentiel, qui met en avant les dépenses dans l’éducation et dans les infrastructures comme signe d’une volonté de modernisation du pays.

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