dimanche 12 mai 2024

Tunisie: colère et inquiétude des journalistes après les nouvelles nominations dans les médias publi

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 RFI

  Plusieurs centaines de journalistes ont défilé le 9 janvier à Tunis pour dénoncer les nouvelles nominations à la tête de plusieurs organes de presse publics. Des nominations d’anciens caciques du régime Ben Ali qui provoquent colère et incompréhension. L’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (INRIC), mise en place après la révolution, s’est dite «surprise par les nominations annoncées».

   Sous les fenêtres des ministères à Tunis, des centaines de journalistes tunisiens ont fait bloc pour dénoncer ce qu’ils qualifient de reprise en main des médias publics. La nomination annoncée par le Premier ministre islamiste Hamadi Jebali des nouveaux chefs de la télévision nationale, du journal public La Presse ou encore de la TAP l’agence de presse publique inquiète et laisse pour moins songeuse la sphère médiatique.

  Et pour cause, la plupart de ses nouveaux dirigeants sont des figures de l’ancien régime, ayant soutenu parfois avec zèle et publiquement l’ancien président Ben Ali. Un recul et une menace directe contre la liberté de la presse aux yeux des manifestants. Un avis partagé par l’Instance nationale pour la réforme de l’information qui voit là une décision « en contradiction avec le processus de transition démocratique ».

  Même le porte-parole du parti Etakatol allié d’Ennahda s’est joint aux manifestants pour dénoncer des nomination verticales qui menacent la liberté de la presse.

  Difficile de comprendre les motivations qui se cachent derrière ces choix, mais devant le tollé le gouvernement semble prêt à lâcher du lest. Selon une délégation du syndicat des journalistes tunisiens reçue au Premier ministère, un accord aurait été trouvé pour annuler certaines de ces nominations.

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