mercredi 1 mai 2024

Un sexologue marocain propose le « speed dating » » pour résoudre les problèmes du célibat « 

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Le sexologue marocain Mustafa Rasi estime que le « speed dating » permet aux couples d’évaluer rapidement s’ils sont mutuellement compatibles, sur la base de facteurs qui ont été décidés avant leur réunion.

 

     Avec une augmentation du taux des femmes célibataires et un recul remarquable de l’âge du mariage, un éminent sexologue marocain a suggéré d’introduire le « speed dating » comme moyen pour résoudre le problème du célibat ; selon un dignitaire religieux, rien dans l’islam n’interdisait en effet une telle pratique à condition, qu’elle soit faite dans les règles de l’art.

 

    Le sexologue Mustafa Rasi, qui exerce dans la ville d’Oujda, dans le nord-est du Maroc, a fait valoir que beaucoup de temps est perdu dans la phase de pré-mariage car cette période implique implique plusieurs rencontres entre l’homme et la femme ainsi qu’entre les membres des deux familles, qui tiennent de longues discussions détaillées. « À la fin de tout cela, il est très probable qu’il n’y ait pas de mariage« , a écrit le Dr Rasi dans un article publié dans le journal marocain Al-Massae.

 

     Afin d’éviter les résultats négatifs de ce processus, dont la lenteur contribue à l’émergence de plusieurs désaccords, Rasi proposé le speed dating comme étant la solution la plus viable.  « Dans le speed dating, les rencontres doivent être organisées entre des hommes et des femmes qui ont plusieurs choses en commun comme le groupe d’âge, le statut social, le niveau d’éducation, et la situation financière. Ils s’assoient ensemble et parle autour d’une tasse de thé pour pas plus de sept minutes« . Quand ce laps de temps est écoulé, Rasi a expliqué que les organisateurs de ce genre de rencontre lanceront un signal au moyen d’une sonnette, marquant le temps de l’échange entre les tables.

 

    « Les femmes doivent rester à leur place et les hommes se déplaceront vers d’autres tables afin que chaque homme et chaque femme soient capables de rencontrer plusieurs partenaires potentiels« . Rasi a ajouté que tous les participants doivent écrire leurs commentaires sur chacune des personnes qu’ils/elles ont rencontré en une courte phrase, exemple : « Je veux le/la  rencontrer de nouveau» ou «Je ne veux pas le/la rencontrer« .

 

Les organisateurs aimeraient recevoir des feedbacks et trier tous les papiers, pour décider  de qui veut rencontrer qui de nouveau, ensuite contacter les participants concernés pour une autre séance de speed date.

 

    Pour rendre cette pratique acceptable dans une société conservatrice, Rasi a souligné qu’il est permis aux participants d’être accompagnés d’un/une ami(e) ou un(e) parent(e) à condition que ce tiers ne s’immisce pas dans la conversation du couple concerné.

 

    Rasi a appelé les organisations sociales à adopter cette proposition et à encourager les jeunes à s’y engager. « C’est une option rapide et sûre, qui pourrait très bien réussir au Maroc et dans le monde arabe en général, car elle maintient  les vieilles coutumes, mais dans une forme plus sophistiquée« .  Pour Rasi, cette option est nettement meilleure et plus efficace que d’autres méthodes, comme les mariages sur Internet.

 

D’un point de vue religieux, il n’y a rien dans l’islam qui interdit le speed dating, a déclaré Cheikh Abdul Bari al-Zamzami, prédicateur et chef de l’Association marocaine pour la recherche et la jurisprudence. « Toutefois, il est important qu’une telle pratique se déroule sous une stricte surveillance, afin qu’elle ne finisse pas par violer les principes islamiques« , a t-il déclaré à Al Arabiya.net. Zamzami a aussi expliqué que les réunions publiques des conjoints potentiels ne sont pas sanctionnées dans l’Islam aussi longtemps que la fille reste décemment vêtue. « Il est préférable que la réunion se déroule en présence des parents de l’homme et de la femme afin de discuter des détails importants« .

 

    Selon le prédicateur marocain, le speed dating pourrait toutefois faire face à certains obstacles quand il s’agira de l’application. « Par exemple, quels seront les critères selon lesquels chaque participant peut déterminer si l’autre partie possède les traits que lui/elle attend d’un conjoint« .

 

    Les statistiques officielles de l’âge moyen du mariage au Maroc indiquent qu’il a dépassé 27,2 pour les femmes et 31,8 pour les hommes.  Des rapports statistiques  antérieurs publiés par Le Haut Commissariat au Plan(HCP) révèlent également que sept millions de femmes adultes sont célibataires, parmi eux seulement 26 000 sont âgées de moins de 30 ans.

 

 

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