vendredi 17 mai 2024

Xénophobie en Afrique du Sud: «le nationalisme racial» de l’ANC pointé du doigt

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L’institut sud-africain des relations entre les races (IRR) a pointé du doigt «le nationalisme racial» promu par le parti de l’ANC au pouvoir comme une des raisons essentielles sous-tendant les violences xénophobes commises en Afrique du Sud contre les ressortissants des pays subsahariens.

«Les leaders politiques et tous les Sud-africains doivent adopter une position publique ferme contre la xénophobie et rejetant le nationalisme racial qui sous-tend ce phénomène», a dit l’institut.

Les violences xénophobes ont refait surface la semaine dernière dans le pays. Au Kwazulu natal, fief de l’ANC dans l’est du pays, de nombreux ressortissants africains ont été attaqués et leurs commerces ont été pillés. Des vidéos ont circulé sur les médias sociaux montrant de graves scènes de violence commise par des foules déchaînées dans les townships de Durban, capitale du Kwazulu Natal.

Selon les médias, ces violences ont fait sept morts. Les victimes sont en majorité de nationalité zambienne et malawienne, indiquent les médias, ajoutant que plus de 350 personnes ont été chassées de chez elles. Aucun bilan officiel n’a été publié jusqu’à présent.

Cette nouvelle vague de violences «est très grave», a dit l’IRR, appelant les autorités sud-africaines à mettre en œuvre les mesures qui s’imposent pour éviter l’escalade des violences. La situation risque d’échapper au contrôle, a prévenu l’institut.

Le gouvernement sud-africain a condamné ces attaques, estimant, par la voix du président Cyril Ramaphosa, que la xénophobie «n’a pas de place en Afrique du Sud».

L’IRR a, d’autre part, souligné que les événements du Kwazulu Natal sont l’expression du désespoir qui s’empare des populations en Afrique du Sud et dans toute l’Afrique australe quant à l’absence de réformes et la promotion par les politiciens d’«un nationalisme racial».

«L’attachement continu de l’ANC à une politique contreproductive hostile aux investissements, à la croissance économique et à la création d’emplois est la première cause du déclin des conditions socio-économiques, un environnement qui offre le terrain fertile à la haine et aux frustrations», a poursuivi l’IRR, relevant que les risques associés à une telle frustration conduisant à la xénophobie s’amplifient dans une atmosphère de nationalisme racial effréné qui encourage le sacrifice d’un segment de la société.

Les violences xénophobes sont devenues récurrentes en Afrique du Sud, exposant ce pays aux critiques pour son échec d’accorder la protection nécessaire aux étrangers, notamment les ressortissants africains, accusés par les Sud-Africains de leur «voler» des emplois devenus rares dans le contexte économique difficile que traverse le pays arc-en-ciel depuis des années.

En 2008, ces violences ont fait 62 morts parmi la communauté d’immigrés subsahariens. Une nouvelle vague de violence a déferlé sur le pays en 2015, faisant une dizaine de morts dont un ressortissant éthiopien brulé vif dans sa maison dans les faubourgs de Johannesburg. Ces violences ont également provoqué le déplacement de plus de 5.000 personnes.

En 2017, plusieurs régions sud-africaines, notamment la capitale Pretoria, ont été le théâtre de violences xénophobes contre les ressortissants africains.

 

 

 

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