dimanche 30 juin 2024

États-Unis: les principaux points du premier débat Biden-Trump

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Le président américain, Joe Biden, et son prédécesseur, Donald Trump, au coude-à-coude dans les sondages, se sont affrontés jeudi 27 juin sur la chaîne américaine CNN, à Atlanta. Ce premier débat télévisé de la campagne présidentielle a donné lieu à des conversations animées où il a été question de l’inflation, l’avortement, l’immigration et les guerres en Ukraine et dans la bande de Gaza, notamment.

Donald Trump a enchaîné avec beaucoup d’aplomb des affirmations mensongères, tandis que le président sortant a employé un ton offensif, mais très embrouillé.

L’inflation

Il s’agit de l’une des plus grandes préoccupations des Américains : le coût de la vie. « L’inflation est en train de tuer ce pays », a affirmé le républicain de 78 ans, assurant du même souffle que sous son mandat, l’Amérique était « la plus grande économie du monde».

De son côté, le démocrate de 81 ans, a répliqué que la conjoncture « était en chute libre » lorsqu’il a pris les rênes du pays, tout en vantant son bilan, en termes d’emploi et de réformes sociales.

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Deux tons différents

Donald Trump se montre ouvertement agressif depuis le début, tandis que Joe Biden s’est d’abord montré hésitant, butant plusieurs fois sur des mots et les répétant à certaines reprises. Son grand défi est de rassurer les Américains sur son acuité mentale et sa vitalité.

Joe Biden a toutefois eu quelques regains de combativité, en lançant à son rival « c’est vous le pauvre type, c’est vous le loser », faisant référence à des propos à l’ancien président républicain à propos de soldats américains morts au combat, que Donald Trump aurait qualifiés de « pauvres types et de losers », ce dont le milliardaire s’est défendu jeudi, assurant qu’il s’agissait d’une citation « inventée ».

Droit à l’avortement

Interrogé sur l’IVG, Donald Trump a affirmé croire « aux exceptions », précisant « je crois aux exceptions pour le viol, l’inceste et la vie de la mère. Je pense que c’est très important. […] Le problème qu’ils ont [les démocrates], c’est qu’ils sont radicaux parce qu’ils vont ôter la vie à un enfant au huitième mois, au neuvième mois et même après la naissance, après la naissance. »

 

De son côté, sur le renversement de Roe v. Wade, qui protégeait le droit à l’avortement au niveau fédéral, Joe Biden accuse Donald Trump d’avoir fait « une chose terrible ». « L’idée que les États puissent faire cela revient un peu à dire que nous allons rendre [aussi, la question des] droits civiques aux États, et que chaque État aura une règle différente. »

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Immigration

Joe Biden a accusé Donald Trump d’exagérer et de mentir sur la crise migratoire aux États-Unis, alors que ce dernier venait de dépendre un portrait catastrophique de la situation. « Nous avions la frontière la plus sûre de l’histoire de notre pays. Tout ce qu’il avait à faire, c’était de laisser les choses comme ça. Il a décidé d’ouvrir notre frontière, d’ouvrir notre pays aux personnes qui viennent des prisons, des personnes qui viennent des établissements psychiatriques, des asiles d’aliénés, des terroristes. »

« Il n’y a pas de données pour soutenir ce qu’il dit », a rétorqué Joe Biden, alors que l’immigration est l’un des principaux sujets de cette campagne présidentielle. « Encore une fois il exagère, il ment. »

Conflits à l’international

La guerre en Ukraine n’aurait jamais eu lieu si les États-Unis avaient un « leader », a lancé Donald Trump au président Joe Biden. Le candidat républicain s’est par ailleurs montré très critique des milliards de dollars dépensés par les États-Unis pour soutenir Kiev dans sa guerre contre Moscou.

Donald Trump a également accusé son rival démocrate de se comporter « comme un Palestinien » dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas. « Il est devenu comme un Palestinien, mais ils ne l’aiment pas parce que c’est un très mauvais Palestinien. Un (Palestinien) faible », a lancé M. Trump.

Affaires judiciaires et assaut du Capitole

Le débat s’est ensuite tourné vers les affaires judiciaires de Donald Trump, condamné au pénal il y a quelques semaines. Dénonçant une affaire « montée par les démocrates », le Républicain a annoncé qu’il fera appel. « La seule personne qui soit un repris de justice c’est l’homme que je suis en train de regarder sur scène maintenant », a lancé le dirigeant démocrate à son prédécesseur.

Joe Biden a aussi dénoncé les propos de Donald Trump sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. « Il a encouragé ces personnes à se rendre au Capitole. Il est resté assis pendant trois heures dans le bureau Ovale, trois heures, pendant que son vice-président et un certain nombre de ses collègues et de républicains lui demandaient d’agir pour mettre un terme à tout cela », a-t-il dit.

Donald Trump, lui, en a profité pour rappeler que le fils du président américain a été condamné récemment. « Son fils est reconnu coupable, et il aurait probablement dû l’être à de nombreuses reprises auparavant. Mais son ministère de la justice a laissé expirer le délai de prescription pour les choses les plus importantes. Mais il [Biden] pourrait être un criminel reconnu coupable dès qu’il quittera ses fonctions. Joe pourrait être un criminel reconnu coupable avec tout ce qu’il a fait. Il a fait des choses horribles. […] Cet homme est un criminel. Nous avons un système truqué et dégoûtant. Je n’ai rien fait de mal. »

Test cognitif

Donald Trump a mis au défi Joe Biden de passer un « test cognitif ». « J’ai passé deux tests, des tests cognitifs. Je les ai passés haut la main […] Il (Biden) n’en a passé aucun. J’aimerais le voir en passer un, juste un, un très facile », a lancé l’ex-président républicain.

Sur la question de son âge, Joe Biden a éludé, répondant : « Tout d’abord, j’ai passé la moitié de ma carrière dans la politique à être la personne la plus jeune à être élue au Sénat des États-Unis. Et maintenant, je suis le plus âgé. Ce type a trois ans de moins que moi et il est beaucoup moins compétent si l’on se réfère à mon parcours, à ce que j’ai fait. »

Mots de la fin

Joe Biden s’est félicité d’avoir obtenu un plafonnement du prix de certains médicaments. « Vous savez ce que cela signifie. Cela a permis de réduire la menace de déficit de 160 milliards de dollars sur dix ans, parce que le gouvernement n’a pas à payer des prix exorbitants. Je vais mettre cela à la disposition de toutes les personnes âgées et de tous les membres du Congrès dès maintenant. Et tout le monde en Amérique. »

Il a également parlé des progrès en matière de fiscalité. « Nous nous trouvons dans une situation où, premièrement, nous devons nous assurer que nous avons un système fiscal équitable. Je demande à tous ceux qui sont dans l’assistance s’ils pensent que le système fiscal est équitable. […] Ce type a augmenté vos impôts à cause du déficit. Et l’inflation a augmenté à cause de la débâcle qu’il a laissée après avoir géré la pandémie. Et il se retrouve dans une position où il veut maintenant vous taxer davantage en imposant des droits de douane de 10 % sur tout ce qui entre aux États-Unis. »

De son côté, Donald Trump a rétorqué : « Tout ce qu’il fait [Biden], c’est rendre notre pays dangereux en permettant à des millions et des millions de personnes d’y affluer. Nos militaires ne le respectent pas. Nous avons l’air d’imbéciles en Afghanistan. Nous n’avons pas arrêté [la guerre en] Israël. C’était une chose tellement horrible qui ne serait jamais arrivée. Cela n’aurait jamais dû arriver. L’Iran était en faillite. Quiconque faisait des affaires avec l’Iran, y compris la Chine, ne pouvait pas faire d’affaires avec les États-Unis. L’Iran était en faillite. Ils n’avaient pas d’argent pour le Hamas ou le Hezbollah pour le terrorisme, pas d’argent du tout. Encore une fois, [la guerre en] Ukraine n’aurait jamais dû se produire. Il parle de plein de choses, mais il ne les a pas faites pendant trois ans et demi. Nous vivons en enfer.  »

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