vendredi 17 mai 2024

« Vampire lift » : Aux Etats-Unis, plusieurs femmes contractent le VIH après un soin facial au plasma sanguin

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Aux Etats-Unis, plusieurs clientes d’un spa ont été testées positives au VIH après avoir reçu un vampire lift, qui consiste à se faire injecter des produits sanguins pour rajeunir la peau de son visage

Elles ont sans doute voulu imiter Kim Kardashian, en s’offrant une cure de jouvence en institut, mais elles le regrettent douloureusement aujourd’hui. Aux Etats-Unis, quatre femmes ont contracté le VIH dans un spa à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, après avoir fait un soin baptisé « vampire lift », qui consiste à recevoir des injections de produits sanguins dans le visage pour le rajeunir.

Dans un rapport d’enquête publié le 25 avril, les autorités sanitaires américaines, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), indiquent qu’il s’agirait des tout premiers cas documentés de contamination au VIH via des actes utilisant des aiguilles à des fins esthétiques. 

   Plusieurs clientes contaminées

L’affaire remonte à l’été 2018, quand une femme d’une quarantaine d’années est testée positive au VIH lors d’un séjour à l’étranger. Une contamination incompréhensible pour la patiente, sans antécédents de pratiques sexuelles à risque ou d’usage de stupéfiants, ni de transfusion sanguine et dont le seul partenaire sexuel a été testé séronégatif.

Après réflexion, la seule pratique à risque que la patiente identifie alors est « l’exposition à des aiguilles lors d’une procédure de microneedling au plasma riche en plaquettes (PRP) au printemps 2018 dans un spa au Nouveau-Mexique », relatent les CDC. Un soin reçu quelques semaines plus tôt durant le printemps au Spa VIP d’Albuquerque. De quoi déclencher une enquête des autorités sanitaires américaines.

Au cours des investigations, les enquêteurs ont découvert que d’autres clientes avaient été contaminées : deux d’entre elles ont été testées positives au VIH dans le cadre d’un test de routine requis pour leur assurance-vie, une à l’été 2016 et l’autre à l’automne 2018, ajoutent les autorités sanitaires américaines. La dernière n’a appris sa séropositivité qu’au printemps 2023, à l’occasion d’une hospitalisation pour une maladie liée au sida. « Ce sont des personnes qui n’avaient aucun risque connu de contracter le VIH, a déclaré au Washington Post Anna Stadelman-Behar, épidémiologiste et enquêtrice du CDC qui a enquêté sur l’affaire. Cela a été un choc pour elles », dont le seul point commun est d’avoir reçu un vampire lift dans l’établissement mis en cause.

   De graves manquements constatés

Selon les investigations menées par les autorités sanitaires parmi les cinq cas de VIH liés à l’établissement mis en cause, une cliente du spa aurait contracté le virus avant de fréquenter l’établissement. Le stade avancé de la maladie chez elle et son partenaire, également séropositif, indique qu’ils ont contracté le virus bien avant que la femme ne fréquente le spa pour un vampire lift. Elle pourrait ainsi être le « patient zéro », mais les CDC n’ont pas pu le déterminer formellement.

En outre, l’enquête a démontré de graves manquements aux règles d’hygiène et de sécurité sanitaire au sein de l’établissement.

« A l’automne 2018, une inspection au spa a révélé plusieurs pratiques dangereuses en matière de contrôle des infections, rapportent les CDC. Une centrifugeuse, un bain sec chauffant et un support de tubes non étiquetés contenant du sang se trouvaient sur un comptoir de cuisine. Des tubes de sang non étiquetés et des injectables médicaux (du botox et de la lidocaïne) ont été conservés dans le réfrigérateur de la cuisine avec de la nourriture. Des seringues non emballées ont été trouvées dans des tiroirs et sur des comptoirs, et ont été jetées dans des poubelles ordinaires », au lieu de collecteurs spécifiques pour les déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) perforants (aiguilles, seringues, lancettes, stylos, cathéters…). En outre, « aucun stérilisateur à vapeur n’a été trouvé sur les lieux », précise le rapport, qui indique que des dispositifs à usage unique « ont été réutilisés ».

C’est après la découverte de la première contamination que les autorités sanitaires ont fait fermer le spa VIP à l’automne 2018. Sa propriétaire, une femme de 62 ans, purge actuellement une peine de trois ans et demi de prison après avoir plaidé coupable en 2022 pour cinq chefs d’accusation d’exercice illégal de la médecine, rapporte le Washington Post.

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