dimanche 28 avril 2024

Une pollution «catastrophique» des fleuves en Irak

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Dans un Irak frappé par la sécheresse, affaibli par des décennies de conflits ayant ravagé ses infrastructures, une pollution «catastrophique» s’est abattue sur les fleuves qui charrient, entre autres résidus, eaux contaminées des égouts et déchets hospitaliers.

Derrière cette pollution environnementale, se cachent aussi institutions et entreprises étatiques, admettent des responsables. Dans le pays de 43 millions d’habitants, pratiquement un Irakien sur deux n’a pas accès à un «service d’eau potable sûr», selon des statistiques onusiennes.

Pour le pays riche en pétrole, industrie très gourmande en eau, le danger est exacerbé par les pénuries d’eau. En cause: sécheresse et autres bouleversements climatiques, mais aussi rivalités géopolitiques sur le partage des eaux opposant Bagdad à ses voisins. Or, plus bas le niveau d’un fleuve, plus élevée la concentration en polluants.

«Ce qui est étonnant c’est qu’une majorité des institutions étatiques polluent l’eau», reconnaît le porte-parole du ministère des Ressources hydriques, Khaled Chamal, sans dédouaner le secteur privé.

Il cite «le réseau de tout-à-l’égout, qui rejette une grande quantité d’eaux usées dans les fleuves sans qu’elles ne soient traitées entièrement, ou alors de manière superficielle». Mais aussi «les hôpitaux situés près du fleuve qui déversent déchets et eaux usées directement dans le fleuve. C’est dangereux et catastrophique».

La liste est longue: installations industrielles, comme les usines de pétrochimie, mais aussi centrales électriques ou eaux de drainage agricole, «qui peuvent contenir des toxines liées aux engrais», d’après le responsable.

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