samedi 18 mai 2024

Aux portes de Gaza, l’aide humanitaire s’entasse en Égypte

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Nourriture, médicaments, purificateurs d’eau, produits d’hygiène, couvertures… Dans le Sinaï égyptien, l’aide humanitaire pour la bande de Gaza afflue à l’aéroport d’Al-Arich, qui a même rouvert une de ses pistes d’atterrissage pour tout pouvoir recevoir.

À quelques dizaines de kilomètres plus à l’est, se dresse Rafah, le poste-frontière que l’Égypte promet d’ouvrir vendredi, l’unique ouverture sur le petit territoire palestinien ravagé par les guerres et la pauvreté qui ne soit pas aux mains d’Israël.

Pour le patron de l’ONU, Antonio Guterres, le terminal de Rafah et l’aéroport d’Al-Arich «ne sont pas seulement vitaux, ils sont l’unique espoir des Gazaouis, leur bouée de sauvetage».

«Nous recevons deux à trois avions d’aide par jour, affrétés par des agences humanitaires ou des États» qui veulent envoyer de la nourriture, de l’eau ou des équipements médicaux aux 2,4 millions de Palestiniens assiégés et bombardés par Israël, affirme de son côté à l’AFP Ahmed Ali, responsable du Croissant-Rouge égyptien.

Aussitôt déposées sur le tarmac réservé aux militaires, les cargaisons d’aide sont chargées dans des camions.

«Plus que catastrophique»

Israël, qui impose depuis 16 ans un strict blocus à Gaza et y a décrété un «siège complet» depuis le début de la guerre meurtrière déclenchée le 7 octobre , a finalement donné son accord pour le passage de l’aide.

Mais désormais, c’est l’Égypte qui réclame du temps: elle assure réparer les routes qui relient son territoire à Gaza après quatre bombardements israéliens sur le terminal.

En attendant, les palettes d’aide sont stockées dans des entrepôts d’Al-Arich, le chef-lieu du Nord-Sinaï, explique M. Ali. Et dès que le feu vert sera donné, ajoute-t-il, 250 volontaires se tiennent prêts à les transporter à la frontière.

Jeudi, c’est un avion émirati qui décharge neuf tonnes d’aide de l’Unicef. Le quatrième en une semaine maintenant qu’un point aérien relie Dubaï et Al-Arich, notamment pour le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Car à Gaza, la situation est «plus que catastrophique» avec des stocks quasiment vides après 13 jours de guerre, explique Sara Alzawqari, responsable de la communication de l’Unicef pour le Golfe.

«Nous avons distribué la quasi-totalité de l’aide que nous avions à l’intérieur de Gaza», rapporte-t-elle.

«Nous nous efforçons de faire fonctionner la seule usine de dessalement d’eau en état de marche dont la capacité est très réduite» par les pénuries de fuel et de courant maintenant que l’unique centrale électrique de Gaza est à l’arrêt, poursuit-elle.

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