samedi 27 avril 2024

Un milliard de personnes exposées au choléra, la « pandémie des pauvres »

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Les moyens pour stopper le choléra sont bien connus. Mais les ressources manquent désespérément pour les mettre en œuvre. Au total, ce sont un milliard de personnes dans 43 pays qui sont exposées à cette maladie, s’est ému l’ONU qui alerte ce vendredi sur « cette pandémie des pauvres ».

« Il y a une pandémie qui tue les pauvres devant nos yeux et nous savons exactement comment l’arrêter mais nous avons besoin de plus de soutien et de moins d’inertie de la part de la communauté mondiale, car si nous n’agissons pas maintenant, cela va empirer », a alerté vendredi le chef de l’unité des urgences de santé publique de l’UNICEF, lors d’une conférence de presse à Genève.

Besoin de 640 millions de dollars

L’épidémie se répand comme une traînée de poudre en l’absence de conditions sanitaires adéquates et de manque d’eau potable. Le choléra provoque des diarrhées et des vomissements et peut être particulièrement dangereux pour les jeunes enfants. L’ONU a besoin de 640 millions de dollars pour lutter contre la maladie infectieuse, mais a déclaré que plus on attend pour augmenter les moyens de lutte, plus la situation s’aggravera.

Selon l’OMS, les campagnes de vaccination ont été gravement entravées. Jusqu’à présent cette année, 24 pays ont signalé des épidémies de choléra, contre 15 à la mi-mai l’année dernière. Des pays qui ne sont généralement pas touchés sont désormais victimes du vibrion cholérique et le taux de mortalité dépasse de loin celui habituellement constaté de 1 %.

Arrêt forcé des campagnes de prévention

Henry Gray, un des responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en charge de lutter contre le fléau, a imputé l’augmentation des cas à la pauvreté, aux conflits, au changement climatique et aux déplacements de populations qu’ils provoquent, dans des conditions très précaires.

n’ont pas accès en temps voulu à un tel traitement. Les épidémies peuvent être évitées en garantissant l’accès à l’eau potable et en améliorant la surveillance. Mais le manque de fonds pour une réponse rapide coûtera des vies qui auraient pu être sauvées, souligné Henry Gray. « La solution globale est un investissement à long terme dans l’infrastructure des eaux usées », a-t-il ajouté. Les cas de choléra ont régulièrement diminué sur 10 ans, mais la tendance s’est inversée en 2021.

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