vendredi 26 avril 2024

À l’approche du ramadan, qu’en est-il des prix des dattes ?

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Pendant le mois de Ramadan, la consommation des dattes sous toutes leurs formes et variétés devient forte, et les producteurs se préparent, à cette occasion, en assurant une offre diversifiée qui répond aux goûts de tous les Marocains. Cependant, cette année a été une exception pour certains producteurs en raison de l’impact de la sécheresse sur les oasis marocaines.

Abdelbar Belhessan, président du groupe d’intérêt économique « Vallée du Ziz » à Erfoud (région de Drâa-Tafilalet) a déclaré que la sécheresse a eu un impact considérable sur les oasis, soulignant que la rationalisation de l’utilisation de l’eau par certaines unités a contribué à assurer une bonne production dans la région.

En ce qui concerne les variétés de dattes disponibles dans la région et qui sont très demandées par les consommateurs, Abdelbar Belhessan indique dans une déclaration au site SNRTnews, que l’offre concerne principalement les dattes de « Al majhoul », « Boufakous », « Bouslihken » et Bouskri », notant que ces variétés sont disponibles en quantités suffisantes pour répondre aux besoins des consommateurs pendant le mois de Ramadan, « mais elles ne sont pas aussi abondantes que les années précédentes », a-t-il souligné.

Belhessan ajoute que les consommateurs marocains se familiarisent chaque année davantage avec les produits des oasis et acceptent la production locale, après avoir auparavant acheté des produits importés tels que les dattes algériennes ou tunisiennes.

En ce qui concerne les prix de vente appliqués pour cette année, Abdelbar Belhessan considère qu’ils sont accessibles à toutes les catégories sociales, le prix d’Al majhoul, par exemple, varie entre 50 et 120-140 dirhams par kilogramme, soulignant que ce type de dattes inclut quatre sous types de qualité variable.

Quant à la variété de Boufakous, qui est très populaire auprès des consommateurs marocains, Belhassan indique que son prix varie entre 40 et 45 dirhams sur le marché, considérant ces prix comme compétitifs, compte tenu de la forte concurrence sur le marché national.

Faible production

Bien que la production de dattes soit abondante dans la plupart des oasis de la région de Drâa-Tafilalet, l’approvisionnement en dattes pour le mois de Ramadan dans la province de Tata, dans la région de Souss-Massa, n’a pas atteint les niveaux des années précédentes.

 Selon Chakar Ahdih, président du groupe d’intérêt économique « Walt Datte » de Tata, la production était faible cette année, en grande partie à cause de la sécheresse.

Chakar Ahdih a exprimé l’espoir des producteurs de la région de compenser les pertes de cette année l’année prochaine, notant que la production sera abondante en raison des précipitations récentes.

Importation de 69,5 mille tonnes de dattes

De son côté, Abdelkader Bouziane, président du groupe d’intérêt économique « Oasis de Bouanane » à Bouanane, dans la province de Figuig (région de l’Oriental), a déclaré que la sécheresse n’avait pas empêché la production de quantités importantes de dattes dans la région. Ajoutant que l’approvisionnement en dattes pour le Ramadan était bon, en particulier pour Al Majhoul, Boffekous et le mélange contenant de 6 à 7 variétés.

En ce qui concerne les prix, Bouziane a déclaré que le prix du mélange variait entre 15 et 30 dirhams, tandis que le prix de Boufekous variait entre 50 et 70 dirhams par kilogramme.

Les producteurs ont appelé à réduire les importations de dattes, en particulier algériennes et tunisiennes, soulignant que les dattes égyptiennes bon marché étaient également en concurrence avec les dattes marocaines, ce qui nuisait aux agriculteurs des oasis.

Hausse des prix

Pour sa part, Tahar Moulay Ali, président du groupe d’intérêt économique « Azgar pour les dattes » dans l’oasis de Takoumit Ktaoua, dans la province de Zagora, a déclaré que la production de dattes cette année avait diminué d’environ 70% par rapport aux années précédentes, mais que l’approvisionnement en dattes répondait à la demande croissante pendant le Ramadan.

Moulay Ali a souligné que les prix étaient élevés en raison de la faible production et du respect des normes de qualité. Le prix de Bofuekous de bonne qualité varie entre 60 et 80 dirhams, tandis que le prix de la variété locale Ghayl varie entre 25 et 35 dirhams, ces dattes étant connues pour leur haute qualité.

Le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a confirmé que les efforts déployés ont contribué à porter la production de dattes à entre 145.000 et 150.000 tonnes, mais que la sécheresse a eu un impact sur la production cette année, qui est estimée entre 115.000 et 120.000 tonnes à l’échelle nationale.

Le Royaume fait le pari de produire 300 mille tonnes de dattes d’ici 2030, ce qui lui permettra d’exporter 70 mille tonnes à l’horizon de la même année. Les exportations de dattes du Royaume au cours de l’année 2020 se sont élevées à un total de 3.600 tonnes, contre une production de 149.000 tonnes en 2020-2021.

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